05/09/2016
À propos de Hesse
J'ai lu ceci de Jean-Louis Bandet à propos de Hesse dans son introduction qu'il a intitulée "À la recherche du moi perdu" :
"Pendant la guerre, Hesse a tenté d'agir sur l'opinion publique, tout en se plaçant "au-dessus de la mêlée" comme le lui demandait son ami Romain Rolland ; dans l'effondrement de 1918, où s'engloutissent non seulement tous les efforts qu'il avait faits au cours des années précédentes, mais aussi tout ce qui depuis son enfance constituait, dans ses incertitudes et ses contradictions, son moi le plus profond, il ne peut plus que se détourner de la réalité contemporaine pour tenter de recréer une personnalité. Il faut, et c'est cela que Hesse cherche depuis toujours, dans sa révolte contre le milieu familial, dans son opposition à la guerre, et aussi dans les difficultés de son mariage, tenter d'être soi, uniquement, exclusivement soi. Il ne peut alors que se tourner vers la pensée de celui qui, à la fin du XIX è siècle, a cherché désespérément, jusqu'à sombrer dans la folie, à être lui-même, qui a invité l'homme à se retrouver dans sa liberté et son unicité, Nietzsche, lui aussi fils de pasteur, lui aussi élève d'une école d'élite." Jean-Louis Bandet À la recherche du moi perdu, introduction des Romans et Nouvelles de Hermann Hess
Parcours de vie étonnant que celui de Hermann Hesse qui tente en fait de sortir du cocon sécurisant de sa famille parce qu'il y étouffe parfois. Il va donc prendre le risque de ce qui est interprété comme un déclassement du point de vue des structures sociales en vigueur sans vouloir bien entendu se marginaliser. Il quitte l'école alors que sur le plan scolaire il a les facilités du surdoué, il résiste ainsi à sa famille, d'une vieille bourgeoisie où l'on est médecin de père en fils. A-t-il senti quelque appel impérieux du moi profond, quelque chose comme une intuition lui faisant sentir qu'il serait plus utile ailleurs, en quittant la zone de confort ? Il s'est en quelque sorte dégagé pour s'engager. Hesse se cherche avant tout, l'important pour lui étant de ne pas abdiquer de ce que Jean-Louis Bandet appelle son moi profond, et de ce que Rimbaud appellerait son Je. Il se place pour cela au-delà des considérations de classes mais ne veut pas non plus abandonner un certain confort lui permettant de fonder sa propre famille... équilibre difficile à trouver ; découvrir sa propre personnalité commence par refuser le dogmatisme, éviter le suivisme qu'il reproche à beaucoup d'hommes qui partent en guerre la fleur au fusil.
Gide avait observé ceci : C'est seulement par le biais de l'aventure que certaines personnes réussissent à se connaître elles-mêmes — à se trouver elles-mêmes.
It is only in adventure that some people succeed in knowing themselves - in finding themselves.
Pour signer la pétition contre la maltraitance animale, c'est ici :
https://www.change.org/p/commission-nationale-fran%C3%A7a...
Quelque chose que je suis volontiers, suivisme positif celui-là, c'est ce qi gong du cœur ; enfin, ne l'ayant pas encore complètement mémorisé au niveau du retournement des bras etc., subtilités qui comptent, je le suis avec encore un peu d'hésitation, mais il me fait du bien quand même. À force de faire certains exercices, toujours en douceur, de qi gong, j'ai amélioré ma souplesse au niveau de l'articulation des genoux, ce qui fait que je peux maintenant faire l'exercice de "l'agenouillement" au lieu de la simple ébauche auparavant, inclus dans l'enchaînement du qi gong du cœur. Merci à ces jeunes, belle leçon ! Si le cœur et le corps vous en disent, c'est ici :
https://www.youtube.com/watch?v=tO2LUStNkqY
De ce qi gong du cœur, nous avons les premiers mouvements où l'on voit bien le mouvement des doigts, ici :
https://www.youtube.com/watch?v=waoWL50-h0w
Avec le son :
https://www.youtube.com/watch?v=uLWNgO3ubjE
L'enchaînement que Ke Wen a créé est aussi magnifique, merci à ces maîtres du qi gong. C'est ici :
https://www.youtube.com/watch?v=fjzkIDvgNx4
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04/09/2016
Ombre chinoise
J'ai pris cette photo de la silhouette du beffroi de Béthune derrière laquelle se profile celle de la mairie, moins haute, il y a une petite dizaine d'années. Elles se découpent sur fond de ciel hivernal, avec celles de maisons autour de la place tout au fond, et au premier plan, de maisons de la rue qui y conduit ainsi que celles des arbres dénudés qui signent la saison. Ces silhouettes ne se sont pas complètement muées en ombres pour les premières concernant les constructions, puisque que l'on peut lire l'heure à l'horloge du beffroi et on distingue aussi les fenêtres du premier bâtiment. Mais plus c'est lointain, plus l'ombre, non pas s'épaissit, mais se dessine, au niveau notamment de la fine dentelle des cheminées.
Un petit massage des mains maintenant ? Merci à cette charmante instructrice à l'altruisme toujours bienvenu. C'est ici :
https://www.youtube.com/watch?v=DpJvVHkiu-4
09:38 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)
02/09/2016
Instantané
Vendredi deux septembre 2016, je ne suis pas loin de la maison de feu mon ami potentiel, celui qui tenait à me témoigner de l'empathie (chose assez rare dans le secteur pour que je me souvienne de lui avec un respect mêlé de gravité). Il est mort à l'hôpital de Beuvry d'une mauvaise bronchite. Je l'ai su quelques mois plus tard par sa voisine de la péniche Le chenal, en face de sa maison. La vieille femme a aussi déserté les lieux, sa péniche rouillée plus abandonnée que jamais. Elle le pleurait à l'époque, me disant qu'il avait succombé à un bain malencontreux dans une baignoire de l'hôpital, un bain forcé se lamentait-elle. Cet homme qui habitait au bord du canal était aquaphobe dès qu'il s'agissait d'entrer dans l'eau avait-t-elle ajouté. Lui avait affirmé que c'était sa femme qui l'était. Depuis la disparition de son mari je ne l'ai plus jamais ne serait-ce qu'entraperçu. Elle l'aimait d'un amour non jaloux. Le poussa du coude un jour que j'étais dans les parages et qu'il n'avait pas encore remarqué ma présence, en disant "ta copine est là" m'avait-il confié en arrivant vers moi avec un grand sourire.
Une péniche du nom de Flipper passe : ronronnement doux du moteur, qui s'accentue peu à peu jusqu'à couvrir le clapotis qui l'avait annoncé. Sur ma droite un homme promène son chien. Le portable vient de sonner...
La conversation a roulé sur les petits soucis domestiques. Je l'ai éteint enfin. Peu à peu le paysage se fait à nouveau entendre, l'eau se sent au murmure des herbes. Au loin une pulsation sonore provenant d'une machine et de temps à autre les vagues bruits indistincts d'une zone industrielle. Ici, bourdonnements d'insectes qui zèbrent l'air en passant. L'herbe picote à peine mes mollets. Par instants le soleil brille, réchauffe l'air déjà doux. Des nuages légers bougent à peine dans le ciel, mais dessous les branches des hauts arbres se balancent avec un bruit de vagues. L'homme au chien revient par ici et je m'en vais.
J'ai pris mon vélo, ai longé le port de plaisance. En lisant le nom des péniches m'est venu à l'esprit que les bicyclettes pourraient elles aussi en porter un : "Évasion", "Liberté".... leur nom ne se verrait pas de loin évidemment, comme celui des péniches, juste inscrit sur le guidon, il pourrait cependant être lu par d'éventuels voleurs pris de scrupules du coup. Voler à quelqu'un sa "Liberté", son "Evasion", moins facile ...
15:25 | Lien permanent | Commentaires (0)