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06/04/2013

not to toot our horn

I'd just like to point this out because we set out to work this way in the mid-1990s, and we've been a bit of a model for some other companies that have come along--not to toot our horn, but that's the reality.

Je voudrais simplement souligner ce point car nous avons décidé de travailler de cette façon au milieu des années 90, et nous avons été un peu un modèle pour d'autres sociétés créées depuis - sans vouloir nous vanter, mais c'est la réalité.

"Sans vouloir nous vanter"..."not to toot our horn", mignon... Lu dans Linguee  

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Destruction d'un coeur - Stefan Zweig

Les textes ne sont pas écrits pour rester lettre morte, ici, avec cette nouvelle de Stefan Zweig, Destruction d‘un cœur, il s’agit véritablement d’une écriture de combat. L’auteur en se battant pour le vieil homme, personnage principal de sa nouvelle, accomplit une mise en garde mémorable. Dans ce récit le personnage principal de Stefan Zweig réagit contre celles qui lui sont devenues d’un coup, « à la faveur » d’une prise de conscience qui a l’effet d’un coup de marteau, complètement étrangères. Hébété, il se rend lui-même étranger dans sa propre maison et ne reconquiert sa dignité que dans un rejet définitif des deux femmes, un rejet qu’il paie de sa santé et qui le conduit à la mort. L’homme quitte la vie peu à peu mais sûrement à cause, notamment, du sentiment de perte, non d’argent mais de temps, que lui a causé l’indifférence ou le mépris à demi avoué de sa fille et de sa femme à son encontre. Faute de se sentir aimé il pense ainsi avoir perdu en quelque sorte sa vie même. Un extrait :

 

"Lorsque le vieillard se réveilla encore une fois après l’anesthésie, les médecins, voyant la gravité de la situation, firent venir sa femme et sa fille qui, entre-temps, avaient été mises au courant. Ses yeux soulevèrent avec peine les paupières cernées d’une ombre bleuâtre. « Où suis-je ? Semblait-il dire, en regardant fixement la blancheur inconnue d’un local qu’il n’avait jamais vu.

Alors sa fille se pencha pour passer une main caressante sur le pauvre visage délabré. Et soudain, la prunelle qui tâtonnait en aveugle eut un tressaillement, comme si elle reconnaissait la personne qu’il y avait là. Une lueur, une petite lueur surgit dans la pupille. C’était elle, son enfant, cette enfant infiniment aimée, c’était elle, Erna, sa tendre et belle enfant ! Lentement, très lentement, sa lèvre amère se desserra - un sourire, un tout petit sourire, dont cette bouche fermée n’avait plus depuis longtemps l’habitude, apparut timidement. Et, tout émue par cette joie douloureuse, Erna s’inclina davantage pour baiser la joue exsangue de son père.

Mais soudain - était-ce le parfum douceâtre qui le fit se souvenir, ou bien son cerveau à demi engourdi se rappela-t-il ce moment qu’il avait oublié ? -, soudain un changement terrible se fit sur les traits qui, un instant auparavant, paraissaient si heureux : les lèvres décolorées se resserrèrent brusquement avec une furieuse hostilité, la main sous la couverture s’efforça violemment de se soulever, comme pour chasser quelque chose d’importun, et le corps blessé trembla de colère. « Arrière !…Arrière !… » balbutièrent les lèvres pâles, comme en un son inarticulé et pourtant intelligible. Et la répulsion se manifestait si violemment dans les traits contractés du vieillard qui ne pouvait pas se défendre que le médecin, pris d’inquiétude, écarta le deux femmes. « Il délire, murmura-t-il, et maintenant il vaut mieux que vous le laissiez seul. »

À peine étaient-elles sorties que les traits convulsés se détendirent, inertes, dans une lassitude immense. La respiration marchait encore sourdement - toujours plus profond était le râle de la poitrine qui cherchait à aspirer l’air lourd de la vie. Mais bientôt elle se fatigua d’absorber cette amère nourriture des hommes. Et, lorsque le médecin écouta le cœur avec attention, il avait déjà cessé de faire souffrir le vieil homme."

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