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28/08/2009

Un moment de détente

Visitez ce site : http://www.medium4you.be/-A-batons-rompus-.html

22:38 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)

26/08/2009

Interview de Alain Finkielkraut

... "Donc, pour vous, le critère de la bonne littérature n'est pas le style mais l'exploration de la condition humaine... Diriez-vous qu'il s'agit de l'exploration de l'existence ou du déchiffrement des énigmes du monde?"

Vous trouverez la réponse du philosophe, en cherchant bien via ce lien : http://www.lire.fr/entretien.asp/idC=53773/idR=201/idG=8

14:05 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

25/08/2009

Tumulte intérieur

D’abord un marécage qui la submerge. Comme dirait l’autre, c’est idiot. Se laisser submerger comme ça. En tout cas, ça n’avait rien de grave pour les gens du parc assis comme elle sur un banc public ou surveillant debout leurs enfants, près d’un manège. Le marécage intérieur avait beau grouiller de partout en elle, eux n’y voyaient que du feu. C’était une jeune femme assise là, l’air un peu bloquée, c’est tout ; son enfant gigotant à côté d’elle.

"Un peu timide peut-être" avaient supposé quelques-uns ; "laissons-la tranquille". En effet, à la voir ainsi, on ne l’aurait pas cru prise dans les mailles d’un passé en train de se resserrer sur elle. Ils étaient revenus les monstres encore si bien tapis dans l’ombre l’instant d’avant, et ils l’entouraient au nez et à la barbe de tout le monde.

"Tu te souviens enfin de nous, il t’en aura fallu du temps ! clamèrent-ils en chœur."

Puis, une grenouille observatrice parla en solo :

"Certains assimilent le silence au vide ! S’ils pouvaient nous entendre !"

"Passons aux choses sérieuses, dit l’une de ses amies, nous voulions te dire de revenir et de rester pour toujours avec nous au marécage."

Tout ce petit monde se mit à rire. La jeune femme se leva du banc, se débattant intérieurement comme un beau diable. Elle salua les gens du parc qui lui répondirent chaleureusement "au plaisir !", et les fantômes se mirent à tournoyer autour d’elle comme des chauves-souris. Ils devenaient pénibles, plus arrogants encore :

"Tu devrais avoir honte ! N’essaie pas de nous échapper ! Punissons-là, cette effrontée ! Nous allons l’accompagner pour le châtiment, l’enfant devra payer aussi."

La jeune femme transpirait, un peu rouge, mais marchait stoïquement vers son immeuble. Comment tous ces voisins insouciants ne se doutaient-ils de rien, avec tout le boucan que  ces monstres faisaient autour d’elle ?

Elle daigna enfin implorer pitié.

— Je vous écouterai dorénavant. Vous avez certainement beaucoup de choses à m’apprendre ! Pardon de vous avoir si longtemps ignorés.

On pouffa à ses oreilles. Elle rentra enfin chez elle, ne ferma pas la porte à clef et ce fut l’assaut final.

 

Quand on les retrouva, la mère et l’enfant, morts, étendus sur le canapé, il y avait des traces de combat dans tout l’appartement. Tous deux s’étaient bien défendus. Chaises renversées, meubles de guingois, télévision fracassée, vêtements déchirés, mais pas de trace de viol. On se demanda comment les agresseurs avaient pu passer inaperçu vu le voisinage toujours attentif.

 

— Un vrai tsunami cet appart ! avait dit un voisin.

 

Une vague venant de très loin s’était en effet abattue sur eux. Mais pourquoi eux ? Ces deux anges-là justement ?

 

— Faut-il que le destin soit injuste ! soupira encore une voisine compatissante.

 

On se fit une raison ; bientôt on commença à les oublier. Ils appartenaient déjà au passé.