20/02/2022
La méditation des carmes ♣ La langue : saint Jacques nous en parle ♣ Le fruit défendu
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La langue :
Lecture de la lettre de saint Jacques
Mes frères,
ne soyez pas nombreux à devenir des maîtres :
comme vous le savez,
nous qui enseignons, nous serons jugés plus sévèrement.
Tous, en effet, nous commettons des écarts,
et souvent.
Si quelqu’un ne commet pas d’écart quand il parle,
c’est un homme parfait,
capable de maîtriser son corps tout entier.
En mettant un frein dans la bouche des chevaux
pour qu’ils nous obéissent,
nous dirigeons leur corps tout entier.
Voyez aussi les navires :
quelles que soient leur taille
et la force des vents qui les poussent,
ils sont dirigés par un tout petit gouvernail
au gré de l’impulsion donnée par le pilote.
De même, notre langue est une petite partie de notre corps
et elle peut se vanter de faire de grandes choses.
Voyez encore : un tout petit feu
peut embraser une très grande forêt.
La langue aussi est un feu ;
monde d’injustice,
cette langue tient sa place parmi nos membres ;
c’est elle qui contamine le corps tout entier,
elle enflamme le cours de notre existence,
étant elle-même enflammée par la géhenne.
Toute espèce de bêtes sauvages et d’oiseaux,
de reptiles et d’animaux marins
peut être domptée
et, de fait, toutes furent domptées par l’espèce humaine ;
mais la langue, personne ne peut la dompter :
elle est un fléau, toujours en mouvement,
remplie d’un venin mortel.
Elle nous sert à bénir le Seigneur notre Père,
elle nous sert aussi à maudire les hommes,
qui sont créés à l’image de Dieu.
De la même bouche sortent bénédiction et malédiction.
Mes frères, il ne faut pas qu’il en soit ainsi.
– Parole du Seigneur.
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Les fruits, c'est bon pour la santé. On ne cesse de nous le rappeler, et l'obligation de manger cinq fruits et légumes par jour est devenue un impératif moral des moins négociables. Pourtant, la Bible ne nous dit-elle pas que tout a commencé avec un fruit qu'il ne fallait pas manger ? Car si les fruits, c'est bon, certains sont du poison.
Plus qu'un interdit, un commandement moral, l'injonction divine de ne pas toucher au mystérieux fruit défendu ne serait-elle pas une mise en garde ? Attention, dit-il à Adam, ce fruit est dangereux ; en manger te ferait du mal. Tu mourras, non pas parce que j'ai décidé de te punir, mais parce que tu as mangé quelque chose que tu es incapable de digérer.
Comme Adam et Ève, nous agissons toujours avec la même confusion : nous croyons qu'il est possible d'être heureux et menteur, d'être en paix sans pardonner, d'être libre sans aimer...
Braver l'interdit, ou vouloir tout sans restriction laisse souvent un goût amer ! Combien de fois encore devrons-nous nous intoxiquer, avant de choisir enfin l'abondance des fruits de l'Amour ?
Frère Adrien Candiard, dominicainfrançais. Vivant au couvent du Caire, il est membre de l'Institut dominicain d'études orientales.
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