18/12/2021
Pierre Emmanuel
De Pierre Emmanuel, je lis ce soir un poème dédié à Claude Vigée. Le poème est intitulé Interrogatoire. Je recopie ici la troisième partie du poème :
Est-il besoin d'océans de semence
Pour contenir la postérité d'Abraham ?
Il y suffit d'un pleur de la rosée
Encore faut-il que ce pleur soit versé
Pour que s'infuse en lui l'aube première
Celui qui laisse une femme au matin
Fraîche et mouillée comme rose au jardin
Il est le père de tous les hommes
Il est fondé sur l'orgueil de ses reins
La glorieuse humilité de ses reins
Il est le même innombrable il est Un
Multiplié par le ciel plein d'étoiles
Et par l'écume au ventre de la mer
Homme debout telle une forêt d'hommes
Quand il dit Je chacun se nomme en lui
Sa frondaison bourgeonne de visages
Quêtant ses yeux pour s'y voir définis
Oui vraiment Je que nul moi n'incarcère
Centre parfait qui rayonne et s'oublie
Il a le temps d'être un dans tous ses frères
Et tout entier ici et maintenant
Foyer infime et raison de la sphère
Il est élu de l'éternel présent
(Versant de l'Age, éd. du Seuil)
00:14 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
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