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03/03/2021

Vu hier après-midi

Hier en faisant du classement de doc je mets d'un coup la 2 et je tombe sur l'émission où les gens racontent leur histoire ou quelque chose qui leur a posé problème un temps dans leur parcours de vie et qu'ils veulent partager avec parfois l'intention de retrouver des gens.

Je ne regarde pas souvent l'émission, n'étant régulière avec aucune en fait. Une jeune fille à belle figure y est en train de raconter son abandon. J'ai pu déduire par ce qu'elle disait, qu'à peine née, elle a été abandonnée seule dans une maison à l'écart de la route. Elle aurait donc pu en mourir, loin de tout comme cela. À moins que celle qui a accouché cachée des autres savait qu'un certain Maurice passerait dans les parages à un moment donné et serait alerté par les cris du bébé. Maurice est bien passé et a recueilli l'enfant.

 

La jeune fille a très envie de retrouver d'éventuels frères et sœurs et donc celle qui lui a fait le coup de la laisser dans la maison, dans les mains de la providence.

 

J'ai pensé tout de suite quant à moi aux aïeux. Ne pas connaître ses grands parents, (pas pour une histoire d'arbre génétique généalogique, mais juste histoire de faire leur connaissance), cela doit créer de la frustration. Des enfants qui ont été recueillis à la DDAS, j'en ai rencontrés pour ma part. Notamment Lucienne, en colère de ne pas connaître sa mère. Finalement on a fini par lui donner l'identité de celle-ci et quand elle l'a rencontrée cela s'est tellement mal passé que Lucienne s'est reçu une énorme gifle de la part de sa génitrice, en plus de propos très peu affectueux. Mais peut-être avait-elle besoin de la recevoir cette gifle, et même cette violence verbale, quoique... les mots soient plus dangereux. Toujours est-il que Lucienne a pu se rendre compte, s'assurer qu'il n'y avait pas de regret à avoir quant à sa relation avortée. Mais j'ai conscience que Lucienne est un cas parmi d'autres, peut-être plus porteurs.

 

J'ai fait part à mon mari, qui a déboulé peu après dans la salle, de la question de la belle jeune fille : "comment une mère peut-elle faire cela à son propre bébé : l'abandonner ?" et un mot a jailli de la bouche de Patrick : "elle a paniqué, c'est tout."

 

Je le lui fais répéter.  "La panique ?" insiste-je. "Bien sûr, la panique dit-il, elle a eu très peur et dans ces cas-là on ne réfléchit pas." En d'autres termes : immaturité. J'aurais pu y penser toute seule au lieu d'imaginer un couple de jeunes paumés. Ce qui est en effet bien moins probable, après réflexion.

 

Alors moi d'imaginer dès lors une jeune fille peut-être encore lycéenne, élevée dans un milieu sévère, sachant que l'enfant serait rejeté par son milieu du fait qu'on n'a pas le droit de tomber enceinte hors mariage dans les milieux sévères. Mais il se peut aussi que le contexte soit celui d'un milieu pauvre, où les parents de la jeune fille n'ont pas voulu "d'une bouche de plus à nourrir". Il faut aussi se remettre dans le contexte de l'époque, où le statut de fille mère avait changé depuis peu. Une "fille-mère" endurait le bannissement ou l'ostracisation à une époque pas si lointaine.

 

 Je pense pour ma part, étant donné l'élément "panique" apporté par mon mari, que le milieu de la toute jeune maman devait être sévère. J'imagine que le père du bébé abandonné était le garçon à ne pas fréquenter absolument. Par exemple je sais,  ayant été élevée par des catholiques à l'école, qui m'ont bien traitée et plus encore, et fréquentant donc d'autres enfants, je sais disais-je par ces enfants en question, que la fille du gros fermier du coin par exemple n'avait pas le droit en principe, d'adresser la parole à une "fille d'ouvrier" (mais les fillettes le faisaient dans le dos de leurs parents). Les ouvriers étaient alors des nègres blancs, comme un peu les gilets jaunes dans la France d'aujourd'hui.

 

Revenons à Belle figure, la jeune fille qui fut un bébé abandonné durant quelques heures, aux mains de la providence. Le ressort psychologique de la mère au moment de l'abandon : la panique, d'après mon mari. Pourquoi en est-il si sûr ? Cela est une autre histoire.

 

En fait la jeune fille n'a été abandonnée que quelques heures ; après, comme elle plaît beaucoup physiquement (ses traits sont harmonieux et ses couleurs châtains rappellent la noisette), elle a toute une "cour" autour d'elle. Il ne lui reste qu'à enquêter sereinement. Une collégienne en panique, d'éventuels gros fermiers évoluant dans un climat de bigoterie extrême et quelques familles d'ouvriers dans le coin, et l'enquête n'est pas si difficile à mener. Ne parlons pas de l'ADN, qu'on ne pouvait pas relever à l'époque sur les habits du bébé. Peut-être que si, tout de même. Vérifier à quelle période on a pu se servir de L'ADN donc.

 

Mais retrouver des aïeux, s'ils n'ont pour vous que défiance, est-ce bien nécessaire ? Et puis, côté fratrie qui manque tant à la jeune fille, se rappeler que les fratries ne sont pas toujours idylliques. Il y a des frères et sœurs qui ne peuvent pas se blairer : c'est fréquent. Ce n'est pas mon cas. Je suis contente d'avoir connu les quatre autres, chacun m'a apporté quelque chose à sa façon, même sans le vouloir. Mais je sais néanmoins à l'âge que j'ai que les fratries n'ont souvent rien d'idyllique : rivalité, coups bas, cela arrive fréquemment dans les fratries (il n'y à qu'à lire l'histoire de Caïn et Abel pour s'en souvenir).

 

Concernant les aïeux en question, c'est le témoin numéro deux de l'émission qui a apporté une réponse. Il est génial ce petit garçon devenu adulte, qui a été retrouvé par une religieuse, nouveau-né perdu au fond d'un sac à Beyrouth, en plein bombardement. Heureuse famille qui l'a recueilli. Ses ancêtres, j'en déduis que ce sont les Libanais dans leur ensemble. Il dit simplement Merci à la vie, à ceux qui l'ont adopté. Voilà sa réponse. L'amour.

 

La troisième  personne invitée à l'émission était Indienne d'origine. Belle figure aussi. Un peu ronchon, on sent qu'elle a un cœur d'or. Elle a un bébé de quelques mois et est très bien entourée. Pas de souci pour elle.

 

Pas de soucis pour ces trois-là si j'ose dire.

 

Extrait du poème lu sur le Blog Regards sur une vis sans fin de Loup Francart :

 

La présence est existence
D’une fraction du Tout
Sans que rien ne remplisse
L’absence de rien

 

 

   

 

 

 

 

 

13:46 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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