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06/10/2020

Le sang des bêtes

J'en suis à la page 349 de Testament à l'anglaise de Jonathan Coe.

 

Parmi la riche famille Winshaw, deux personnes échappent au cynisme, à la cruauté, ou encore au crime direct ou indirect : Tabitha, que son frère fera interner durant de longues années, et Godfrey, qui se fera assassiner par ce même frère.

 

Dorothy est une Winshaw qui n'échappe pas à la cruauté. Elle l'exerce particulièrement contre les animaux, au nom de sa foi dans le progrès, la technologie, la science.

 

Extrait, page 345, Testament à l'anglaise :

 

 

" Dorothy croyait fermement à la recherche et au développement, et au cours des années le Groupe Brunwin, s'assura une réputation d'innovation technologique, en particulier dans l'élevage des poulets. Voici quelques-uns des problèmes qu'elle avait cherché à résoudre :

 

1. AGRESSIVITÉ  :

 

Les poulets de Dorothy étaient abattus à sept semaines (à environ un quinzième de leur longévité naturelle). Ils étaient élevés avec pour chacun un espace de vingt-cinq centimètres de côté. Entassées de cette façon, les volailles se donnaient des coups de bec et parfois se dévoraient entre elles.

 

2. SOLUTION :

 

Après avoir expérimenté des lunettes rouges spéciales fixées sur les becs (ne distinguant plus les couleurs, les poulets devaient ainsi être incapables de picorer les crêtes rouges de leurs voisins), Dorothy les avait ensuite remplacées par des œillères, pour plus d'efficacité. Mais cette solution était encore trop encombrante, et elle avait alors songé à une méthode pour couper les becs. Elle avait d'abord opéré avec une lampe à souder. Mais bientôt ses techniciens lui proposèrent une petite guillotine équipée de lames chaudes. C'était assez efficace, mais les lames étaient parfois trop chaudes, et provoquaient des cloques dans la gorge ; de plus, comme il était nécessaire de couper une quinzaine de becs par minute, une précision parfaite n'était pas toujours possible, et il y avait de nombreux cas de narines brûlées et de têtes mutilées. Les terminaisons nerveuses endommagées du bec se rabougrissaient en entraînant de douloureuses névrites chroniques. En dernier recours, Dorothy fit diffuser de la musique douce dans les batteries. Manuel et son orchestre montagnard était son choix de prédilection."

 

Commentaire : va suivre une longue série de tortures infligées aux volailles. Ne plus manger de viande, un idéal pour moi non encore atteint puisque je mange encore de la volaille, justement, et malheureusement. Il faudrait arrêter petit à petit, de moins en moins, voir la réaction de l'organisme. En ce qui concerne les enfants, on n'ose toujours pas les priver de viande complètement en général. Il faudrait voir du côté des bouddhistes pour prendre conseil à ce sujet.     

 

22:43 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

Nous les femmes

 

Oh yes, I am wise
But it's wisdom born of pain
Yes, I've paid the price
But look how much I gained
If I have to, I can do anything
I am strong
I am invincible
I am woman

 

 Oh oui, je suis sage

Mais c'est une sagesse née de la douleur

Oui, j'en ai payé le prix

Mais regarde combien j'y ai gagné

Si je le dois, je peux tout faire

Je suis forte

Je suis invincible

Je suis une femme

 

~ Helen Reddy and Ray Burton

 

Ici, un homme qui rit de sa faiblesse... rire de soi peut faire du bien, tout dépend comment l'on s'y prend. Lui, il se distancie de sa propre petitesse. Voilà du second degré.. 

 

15:19 Publié dans Poésie, vidéo | Lien permanent | Commentaires (0)

Vu et entendu

Je vois à la télé ces temps-ci, diverses choses affligeantes. Notamment le rescapé de l'attentat de Charly Hebdo. Comme il a l'air triste celui qui déclare parlant de ses amis disparus, qu'ils étaient une bande de potes qui voulaient se marrer en commentant des actualités dans un certain esprit de bonne humeur, par rapport à ce qu'ils voulaient dénoncer comme étant de l'idolâtrie ou de la bigoterie. Sauf que cela a tourné au combat politique, avec tous les risques induits, compte tenu d'états d'esprit des opposants tout à fait différents. Peut-on parler de malentendus tragiques quand on évoque ce fameux manque de "second degré" ? Le second degré c'est une confiance que l'on accorde à l'humoriste sur ses intentions, et ce n'était manifestement pas le cas de ceux qui prenaient ces dessins pour des insultes. Mourir pour sauver l'honneur bafoué, du côté des religieux, et mourir faute d'avoir pu faire passer le second degré du côté des humoristes : c'est affligeant pour moi de constater cela, sincèrement.

 

Je vois aussi ce qui se passe au Liban. Un court reportage où au second plan on aperçoit un vieil homme regardant une pastèque et serrant la monnaie dans sa main. Moi qui parlait de sourire et de beauté dans le post précédent... je constate que la vue du vieil homme se demandant s'il allait pouvoir acheter la pastèque m'a fait perdre le sourire. À bien y réfléchir, je ne l'avais déjà pas depuis le début du reportage. Cette monnaie serrée dans la main : le cœur de tout être humain se serre à cette vue. Ce vieil homme, c'est l'enfant de ceux qui auraient dû savoir le protéger, sans avoir besoin de savoir à quel camp religieux ou autre on le fait appartenir. C'est un appel de Dieu, mais qu'en est-il de ceux qui se disent croyants et mettent les gens dans la misère ?

 

Beauté du geste : offrir la nourriture à ceux qui ont faim. Beauté tout court dans ce geste. Face à l'horreur de l'explosion qui a tué tant de monde.

 

Le combat pour la beauté est le même que celui pour la bonté. C'est ainsi, force est de constater.  

00:22 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)