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29/12/2019

Le feu follet ♣♣♣ Au feu !

 

J'ai visionné d'abord quelques images de ce film que je ne connaissais pas, puis j'ai eu envie de le regarder intégralement. Il s'agit  des quelques journées d'un homme peu avant qu'il décide de se suicider. La fin m'a surprise.

Le suicidé parle : on lit à la fin : "je me tue parce que vous ne m'avez pas aimé, parce que je ne vous ai pas aimé.... "

 

L'homme tente durant les quelques jours avant son suicide, de parler à ses amis de sa difficulté à toucher les gens, les femmes. Il ne s'agit pas d'un problème d'homosexualité. Il s'agit d'un homme qui échoue dans son approche avec les gens. Pour lui ses amis sont lâches, finissent pas s'éloigner et il ne le supporte pas. Cet éloignement est signe pour lui d'absence d'amour à son égard. Il les sent lointains, "I need you", dit-il ; de cette sensation d'abandon, l'autre découle : celle de penser qu'il n'aime pas. Il n'aime pas d'une certaine façon "en retour" du froid qu'il sent chez les autres à son égard. Et il se tue dit-il à la fin (dans les lignes qui font parler celui qui vient de se donner la mort) pour se resserrer. Finalement pour se rapprocher de ceux qui filent, ne sont que polis avec lui (croit-il).

 

La guerre d'Algérie est en filigrane de ce film. Il y a un froid. L'homme se donne le feu, sans mauvais jeu de mot. "Feu officier"qui aurait échoué dans son approche à pacifier les adversaires ou à se pacifier lui-même. 

 

Et l'on voit aussi le monde feutré de la bourgeoisie qui souffre d'un excès de politesse, politesse qui éloigne finalement trop les gens les uns des autres. Les gens ne se "serrent pas ", ne se prennent pas dans les bras. 

 

Un film qui m'émeut.

 

☺☺☺

 

Post scriptum :

 

L'aborigène que je suis apprend par son compagnon à l'instant que le film de Louis Malle a été tiré d'un roman de Drieu. Lequel, me dit mon ami, était collaborateur durant la seconde guerre mondiale. Il aurait dressé une liste de gens que les nazis n'avaient pas le droit d'arrêter. Certes il a sauvé la peau de certaines personnes (toujours des intellectuels ) et il y eut les oubliés. Or ce sont justement eux qui m'intéressent le plus en général. 

 

Drieu était donc bien placé pour voir les maux de la bourgeoisie, dont certains bourgeois que leurs pairs appellent "très lucides", "trop lucides", victimes de la froideur qu'enclenche leur milieu même, se "congèlent" et se mettent "à feu" et "à sang". Croyez bien que je ne trouve pas cela drôle du tout. La lucidité vraie est la Charité. Chaud-Soleil-Charité, trop simple pour ne pas être méprisée par les intellectuels, mais qui passe parfois par des voies pas facilement repérables. 

12:18 Publié dans cinéma, Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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