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26/11/2019

Les fantômes ♣♣♣ La phrase ♣♣♣ Le larron a dit

Le film vu hier soir posait des questions intéressantes. Un soldat français dans une tranchée, qui fuit les grenades et obus pleuvant de partout sur le champ de bataille, se retrouve face à un soldat allemand qui fait la même chose, dans l'espoir lui aussi d'échapper au tir de plus en plus serré d'obus.

 

Les deux soldats se regardent un court instant et le soldat français tire, touchant à mort le soldat allemand.

 

Le soldat français se précipite vers le cadavre, regarde son visage, s'allonge à ses côtés et ils sont ensuite tous les deux quasi inhumés à cause de retombées de terre que produisent les explosions.

 

Le vivant finit par se réveiller. Il constate que la carabine du soldat allemand n'était pas chargée.

 

Dans la poche de poitrine du soldat allemand, il trouve une lettre qu'il avait adressée à sa fiancée.

 

L'obsession ou le tourment commence pour le soldat français qui a besoin d'obtenir le pardon des proches du soldat qu'il a tué. Il a besoin de ce pardon du fait que son vis à vis, dans la tranchée, était un homme qui avait pris la décision de ne tuer personne durant cette guerre, en ne chargeant pas son arme. 

 

Le fantôme ici est le produit du sentiment de culpabilité. "L'autre était désarmé, et je l'ai tué." Cela tourne à l'obsession,  le fantôme, c'est lui, le tueur,  qui se voit en miroir.

La personne qui n'a commis aucune faute doit se sentir beaucoup plus forte, invulnérable sur le plan spirituel, que la personne qui pense être fautive ou l'est vraiment.

 

Le soldat qui a tué est attachant néanmoins parce qu'il a une conscience.

 

Quand le soldat français a avoué à la fiancée du soldat tué, son "crime", il a aussi précisé que l'arme de son adversaire n'était pas chargée.

 

La fiancée du soldat mort est dans un trouble profond.

 

Peu à peu, après qu'elle ait tenté de se suicider, le goût de vivre revient et avec ce goût de vivre, une attirance pour celui qui a tué son fiancé.

 

Comme si l'ex fiancée se disait : le français a choisi de vivre tandis que "l'autre" avait "opté" pour un risque accru de mourir.

 

 

 

Dans la prière à Marie, le catholique se qualifie de "pauvre pécheur" et demande la miséricorde à une entité qui n'a commis aucune faute, vierge de ce fait. 

 

Pour en revenir à la fiancée du film en question.

 

Impossibilité de rester fiancée, le fiancé étant mort. Rébellion de sa part contre le manque d'envie de vivre qu'a eu son ex fiancé en refusant de charger son arme. Cette envie de vivre, précisément, la désolidarise peu à peu du défunt, au-delà du choix.

 

Le catholicisme parle de "l'agneau de Dieu", qui enlève les fautes que lui n'a pas commises, à ceux qui les ont commises, cet agneau étant miséricordieux dans sa pitié pour les faibles ; (où l'on voit  une inversion des valeurs par rapport à celui qui considère que la force est du côté de celui qui tue ; le chrétien quant à lui, ou tout autre philosophe ayant fait la même démarche que le Christ, considère que la force est du côté de celui qui prend sciemment la posture de l'agneau s'il est acculé, en ne tuant pas alors qu'il en aurait eu la possibilité.)

 

Le soldat allemand du film est le Christ. Il s'est présenté tel "l'agneau de Dieu", c'est-à-dire l'arme déchargée devant l'ennemi qui lui avait été assigné.  

 

♣♣♣

 

I wonder if the snow loves the trees and fields, that it kisses them so gently? And then it covers them up snug, you know, with a white quilt; and perhaps it says, "Go to sleep, darlings, till the summer comes again."

Lewis Caroll

 

♣♣♣

 

« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume » (Lc 23, 35-43)

 

 

07:49 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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