07/11/2019
Johanna, Paula, Ivan, Boris, et moi ♣ Dans les coulisses ♣♣♣ Lecture ce matin ♣♣♣ Dostoïevski
♣
Marie Laforêt est restée belle dans son grand âge. En vieillissant, mon physique se rapproche plus de celui de Coluche et s'éloigne toujours un peu plus de celui de Marie Laforêt. Zut.
J'aime les deux artistes, Marie et Leclochu.
☺☺
Victor Hugo
Un poème cueilli dans Les Contemplations de Victor Hugo.
« Si c’est cela la mort, alors elle semble belle ! » (Verlaine)
Ce que c’est que la mort
« Ne dites pas : mourir ; dites : naître. Croyez.
On voit ce que je vois et ce que vous voyez ;
On est l’homme mauvais que je suis, que vous êtes ;
On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ;
On tâche d’oublier le bas, la fin, l’écueil,
La sombre égalité du mal et du cercueil ;
Quoique le plus petit vaille le plus prospère ;
Car tous les hommes sont les fils du même père ;
Ils sont la même larme et sortent du même œil.
On vit, usant ses jours à se remplir d’orgueil ;
On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe,
On monte. Quelle est donc cette aube ? C’est la tombe.
Où suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnu
Vous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu,
Impur, hideux, noué des mille nœuds funèbres
De ses torts, de ses maux honteux, de ses ténèbres ;
Et soudain on entend quelqu’un dans l’infini
Qui chante, et par quelqu’un on sent qu’on est béni,
Sans voir la main d’où tombe à notre âme méchante
L’amour, et sans savoir quelle est la voix qui chante.
On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sent
Fondre et vivre ; et, d’extase et d’azur s’emplissant,
Tout notre être frémit de la défaite étrange
Du monstre qui devient dans la lumière un ange. »
♣♣♣
Extrait :
"Cet art est un savant mélange de prose classique et raffinée (il ne s’interdit même pas les imparfaits du subjonctif), d’humour parfois trivial, d’aphorismes percutants, le tout sur un fond philosophique distillé aux bons moments et comme « en passant » mais qui offre à l’esprit des échappées culturelles réjouissantes et de puissantes et vigoureuses synthèses métaphysiques."
Intégral :
http://ivreverbal.hautetfort.com/
Dans la note qui suit, sur le même blog, est abordé le thème du "smartphone et "des masses"" (je n'aime pas le mot "masse" utilisé comme cela, s'en dégage un manque de considération pour les personnes à mon sens). Néanmoins ce que dit l'auteur sur la technologie m'intéresse bcq. Et je le rejoins ici :
"Et pourtant j'adore Victor Hugo. Et pourtant je suis (et je ne renie rien ) issu d'une tradition catholique dans ce qu'elle a de meilleur (charité, générosité, empathie). Et pourtant je sais bien que cette part d'histoire est une part essentielle de notre culture (mais qui est ce "nous"?). Et pourtant je cherche moi aussi une forme de vie de l'esprit comme certains de ceux qui s'asseoient sur les bancs de Notre-Dame (pas très nombreux tout de même). N'empêche."
My God ! La suite de ce texte très costaud :
"Et pour l’instant les réponses apportées confirment les tares de notre époque et son incapacité à vraiment philosopher, c’est à dire à prendre du temps et à pouvoir s’autoriser à penser « contre ».
Que voit-on, en effet ? Unanimisme émotionnel, précipitation, excès. Tout le monde devient « Notre-Dame », on prend des décisions hâtives, l’énormité des dons est obscène.
Nous pourrions prendre cet accident comme un moment de transition qui ne renie pas le passé mais accepte l’impermanence, même du « sacré », m^me de nos fameuses "vieilles pierres". Voilà pourquoi refaire ND à l’identique serait une régression. Voilà pourquoi il faudrait en profiter pour répartir les dons à un patrimoine plus étendu et des causes tout aussi importantes que ce fameux "symbole". Voilà pourquoi, bien que triste, je ne suis pas « abattu » par un incendie, fut-il celui de cette magnifique cathédrale, balise parisienne et nationale, balise historique et culturelle, que j’ai si souvent visitée moi aussi, comme tant d'autres… Tout passe."
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"Jamais on n'avait dévoilé ainsi le souffle - ce qui reste du corps après la mort du style. Dans ce Dostoïevski moderne, on bégaie, les mots transpirent, halètent, les phrases accouchent d'elles-mêmes... Cette langue de l'Est cherche d'abord l'émotion. Elle brise la syntaxe : elle épuise l'idée même d'écriture. Dostoïevski vous prend par le collet et ne vous lâche pas. Chatov discourt ; sa femme accouche ; Stavroguine viole une enfant ; l'Idiot avance tel le Christ, dans un monde anéanti... Vous qui cherchez le confort, passez votre chemin !"
Autre cadeau ce matin. ☺ Une chronique sur Dosto
12:24 Publié dans Lecture, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
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