12/09/2019
Des raisons de se plaindre, un livre de Jeffrey Eugénides
Des raisons de se plaindre, titre d'un livre constitué de nouvelles. Que j'ai lues il y a un moment déjà, en 2018.
Le film d'hier soir sur Arte, s'intitulant Une femme formidable, traite du thème d'une certaine pesante atmosphère dans un certain pays.
Où les adversaires d'une personne misent sur le fait qu'elle est, ce qu'on appelle transgenre pour lui faire porter le fardeau d'un échec relationnel qui n'est pas le sien.
Ce fait "être transgenre", la désigne donc comme bouc émissaire idéal. En fait le film traite d'abord de l'inhumanité, laquelle a à voir avec l'égoïsme dont, si on ne réfléchit pas, on peut faire preuve, tel un laisser-aller qui peut aboutir à la négation de quelqu'un. Ce film parle donc d'abord du fascisme.
Dans la nouvelle d'Eugénides, le thème du "trouble des genres" est central. Une adolescente très jolie et très aimée de ses parents, bien intégrée, contrairement à l'héroïne du film Une femme formidable qui, elle, si elle s'intègre dans des milieux artistiques peut connaître des manifestations de rejet, par exemple, en marchant simplement dans la rue. Dans la nouvelle d' Eugénides, donc, la personne concernée par la question du genre, ne l'est qu'à partir du moment où de violents maux au bas ventre, l'obligent à consulter : pas de questionnement malveillant au sujet de ce qu'elle est, de la part des autres et d'elle-même. Ses parents aimants accompagnent leur belle ado chez le médecin. Celui-ci est un professionnel qui exerce d'habitude son métier sans se laisser troubler par le défilé de femmes qu'il ausculte quotidiennement, bien qu'étant hétéro sexuel. Il explique à ses amis que la blouse blanche le protège, alors qu'une fois dehors, il réagit "normalement" au sexe féminin. L'adolescente en question fera exception à la règle. Grande émotion de sa part devant une féminité incarnée si joliment ! Et pourtant, il va découvrir lors de l'auscultation, que les maux de ventre de la demoiselle sont dus à la verge et aux testicules qui sont rentrées, non visibles, cachées à l'intérieur donc.
Elle est féminine, a été éduquée pour développer cette féminité à son maximum et voilà qu'on lui affirmera, un peu plus tard, qu'elle est un garçon.
Elle refuse cette réalité biologique, ainsi que ses parents, et le médecin donne raison à l'être qu'il voit d'abord sous le plan de son âme, de sa psychologie et aussi de sa joliesse. Pour lui, dans sa tête, elle restera toujours une fille. Par contre des collègues médecins qui la prennent en charge ne sont pas de cet avis, et pressent l'adolescente d'accepter la réalité de son sexe.
Pour le médecin qui l'a d'abord auscultée c'est une violence inouïe de la part du corps médical, envers sa toute belle.
Lisez la suite, je ne vais pas vous priver de l'épilogue.
Le film vu hier soir rappelle lui aussi combien le non respect d'une personne conduit à sa marginalisation ou l'aggrave, car les particularités de genre sont des espèces de "marginalisations naturelles" à résoudre en fait, comme des challenges.
Ne pas reconnaître la dignité d'une personne !
Dans le film la femme normale, ou plutôt, ordinaire, dans le sens neutre du terme, met en avant sa maternité et regarde sa rivale en lui disant que pour elle, elle voit "une chimère."
Et pourtant "la chimère" va combattre pour sa personne, dans ce qu'elle a de singulier. Question de dignité : ne pas se laisser empêcher d'aimer.
Pour Eugénides "Des raisons de se plaindre", c'est ici :
https://www.telerama.fr/livres/des-raisons-de-se-plaindre...
11:10 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)
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