Ici le propos du blog Marie de Nazareth :
À chaque jour son indignation… Un jour les violences faites aux femmes, la veille le baccalauréat, le lendemain le réchauffement climatique, les migrants noyés en Méditerranée ou bloqués au large. Mais de posture, de façon connectée de se faire du bien tout en rendant toute opinion inaudible à force de sédimentation des causes, l’indignation s’est surtout métamorphosée en un véritable business, à l’heure des réseaux sociaux.
Bienvenue dans l’ère de "l’Homo indignatus". En effet, il y a quelques jours de cela, Tristan Harris, ancien ingénieur de Google, était auditionné par le Sénat américain. Pour lui, les smartphones sont des "machines à sous" et les technologies "piratent l'esprit" de leurs utilisateurs. L'enjeu : "rendre dépendant au fait d'attirer l'attention des autres". Et pour attirer l’attention, rien ne vaut l’indignation.
L'indignation comme moteur, comme vecteur de chiffre d’affaires ? Exactement, confirme Tristan Harris. "L'indignation, l'indignation morale, est le sentiment qui obtient le plus d'engagement. Pour chaque mot d'indignation ajouté à un tweet, le taux de retweet augmente en moyenne de 17%. En d’autres termes, la polarisation de notre société fait partie du modèle commercial" des géants du Web. Ajoutez à cela une couche d’agressivité et de culpabilisation, et le cocktail de la rentabilité par l’indignation est prêt. Les descendants des lecteurs du célèbre Indignez-vous! de Stéphane Hessel, vendu à près d’un million d’exemplaires en 2010 sont juste tombés dans les bras de Facebook. D’ailleurs, comme le souligne Eugénie Bastié dans le Figarovox, "l’indignation individuelle permanente est le masque et le revers de l’impuissance collective." Mais, surtout, "parce que l’indignation continue et immédiate, à portée de clic, crée un climat irrespirable et conduit parfois au lynchage, lorsque l’indigne jeté en pâture devient la proie de la meute assoiffée d’exhiber ses vertus en jetant la première pierre." Ainsi, "le Social Justice Warrior (SJW) à cheveux bleus a remplacé le soixante-huitard à col Mao, la dénonciation tous azimuts, l’indifférence, les robespierristes, les voltairiens. Avec ce paradoxe : une époque qui a renoncé à toute conception commune de la dignité communie pourtant chaque jour dans l’indignation."
|
|
♣♣♣
Photos + poèmes de Paola.
Ici :
http://paolapigani.hautetfort.com/
♣♣♣
Bees and a honeycomb in the dried head of a horse in a pasture corner
—a skull in the tall grass and a buzz and a buzz of the yellow
honey-hunters.
And I ask no better a winding sheet
(over the earth and under the sun.)
Let the bees go honey-hunting with yellow blur of wings in the dome of
my head, in the rumbling, singing arch of my skull.
Let there be wings and yellow dust and the drone of dreams of honey—
who loses and remembers?—who keeps and forgets?
In a blue sheen of moon over the bones and under the hanging
honeycomb the bees come home and the bees sleep.
Des abeilles et un nid d'abeilles dans la tête desséchée d'un cheval dans un coin de pâturage
- un crâne dans les hautes herbes et un bourdonnement, un bourdonnement de jaunes chasseurs de miel.
Et je ne demande rien tant qu'une feuille sinueuse
(au-dessus de la terre et sous le soleil)
Laissez les abeilles chasser le miel avec le flou jaune des ailes dans le dôme de ma tête, dans la voûte de mon crâne qui gronde et chante.
Qu'il y ait des ailes et de la poussière jaune et le bourdonnement de rêves de miel - qui perd et se souvient? - qui garde et oublie?
Dans un reflet bleu de la lune sur les os et sous le nid d'abeille suspendu, les abeilles rentrent chez elles et les abeilles dorment.
Commentaire :
comme dans le poème de Paola, le poète s'unit au paysage, il fait corps avec le cheval et accueille les abeilles.
Les commentaires sont fermés.