08/04/2019
La science et la poésie ♣♣♣ Danser en écoutant le chant du coq ♣♣♣ Hoplite
La science et la poésie se mêlent dans ce livre d'Anthony Doerr, qui s'intitule Toute la lumière que nous ne pouvons voir.
Un jeune garçon vit à 500 km de Paris, dans la Ruhr, pays d'anthracite et d'acier, plus exactement dans un complexe industriel nommé Zollverein. Le livre est écrit par un américain, et l'américain situe la Ruhr par rapport à Paris et non Berlin, pour certainement montrer la proximité des ennemis dans cette période de la montée du nazisme. Parallèlement l'auteur parle d'un autre destin. Celui d'une enfant bretonne qui perd la vue et dont le papa génial va lui fabriquer une maquette de la ville de Saint Malo afin qu'elle apprenne à se repérer. Nous trébuchons avec elle. La petite connaît de grandes paniques mais a aussi par moments des sensations de géante, parcourant son quartier avec ses doigts (à partir de la maquette créée par son père qui, les premiers mois, ne lui "parlait" pas du tout... je parle de la maquette ici, pas du père).
le garçonnet orphelin qui vit dans la Rurh n'est pas banal non plus. Il est scientifique dans l'âme et sent les choses quand il s'agit de faire refonctionner un vieil appareil TSF cassé et incomplet qu'il a trouvé en faisant les poubelles, activité qui lui est habituelle. L'auteur explique comment il s'y prend au passage. C'est scientifique et ça reste magique pour le jeune garçon. Par l'intermédiaire du poste TSF, ce garçonnet, aux cheveux blancs, qui a une sœur, Jutta, aux cheveux blancs elle aussi, a les yeux qui se remplissent de larmes quand, dans l'écouteur, après le grésillement, il entend de la musique de façon très nette.
Les choses changent dans l'orphelinat où il habite avec sa sœur. La nourriture devient plus abondante, cela va de pair hélas avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir, dont l'enfant au savoir intuitif en électronique va entendre la voix pour la première fois à travers son poste TSF. La responsable de sa section d'orphelins, qui est alsacienne, essaie de gommer son accent français, ne se sent pas rassurée en présence des deux orphelins les plus âgés de la section qui se sont engagés dans les jeunesses hitlériennes. Le jeune électronicien qui s'est formé sur le tas, en bricolant des bout de fils, n'est pas non plus rassuré par leur attitude.
L'auteur parle de l'univers de la jeune aveugle bretonne comme si lui-même avait eu l'expérience de perdre la vue. Il nous fait sentir les choses autrement à travers elle.
Étonnant !
J'en suis à la page 71 et il y en a 681. ☺
♣♣♣
Formidable Ke Wen qui montre des mouvements pour le cœur. Merci ! Fort heureusement, point de trahison, même passagère dans l'air, il ne s'agit pas du coq de saint Pierre.
https://www.youtube.com/watch?v=eGFyXprubVA
♣♣♣
Hoplite, je t'entends... tellement je suis d'accord avec toi sur la violence sociale qu'il me faudra un qi gong du cœur tous les jours pour supporter la vérité de ce que tu dis.
À la grâce de Dieu !
http://hoplite.hautetfort.com/
08:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
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