27/03/2019
Jean-François Coatmeur ♣♣♣ Nuance
What else ? J'ai fini de lire un livre de nouvelles de Jean-François Coatmeur : une grande plume de Bretagne.
Une seule nouvelle de ce livre ne m'a pas parlé car elle était trop triste, ne présentant par là-même aucun intérêt, en plus du danger de possiblement décourager les lecteurs humains. Mais les autres nouvelles m'ont édifiée. Coatmeur utilise de plus des tournures de phrases osées sans être ampoulées, des mots que l'on n'ose plus employer et dont il vous fait vous souvenir avec bonheur, comme la valise était de chant (j'ai d'abord cru à une coquille). Jean-François Coatmeur utilise un vocabulaire émoustillant pour décrire d'un trait de plume, les bruits. C'était un homme de sons. Écrivain à l'oreille tendue.
J'ai décelé de la colère en lui dans la nouvelle (si vous voulez lire la nouvelle en question et appréciez de découvrir par vous-même l'épilogue (la nouvelle s'intitule "bandes de tarés") ne lisez pas cette note jusqu'au bout car je vais en livrer la fin) ; colère en effet à mon sens, il en faut pour raconter le suicide d'un ado surdoué. Son père maltraite gravement une élève cancre avec qui le héros de la nouvelle, le fils de ce professeur, va faire l'amour avant de proposer à l'infortunée élève de ce père abusif le suicide avec lui. La "cancre" refuse le deal, alors, l'ado de 15 ans, avant de se jeter seul du haut de la falaise dit à sa belle qu'elle sent bon (du fait que le père (professeur, donc, de la cancre, dite tarée par celui-ci) ne cessait de répéter à son élève qu'elle puait ; l'ado suicidaire lui dit ensuite avant le grand saut : "pardonne-nous". C'est raconté avec fulgurance. On est saisi. Surtout quand on ne connaît pas la fin. Mais l'important n'est tant d'être saisi qu'édifié, c'est pourquoi je me permets de la dire.
Le garçon, utilisant ce "nous" prend sur lui la "tare" de son père qui voit des tarés partout. Comme presque tout le monde me direz-vous, sauf que lui, se prend pour un super Homme, vierge de tout défaut ou tare.
Au début de la nouvelle, ce fils propose au père, qui a fait un rapport en tant que professeur principal de la "tarée", afin d'orienter celle-ci vers la Dass, d'héberger cette élève chez eux car leur maison est grande argumente-t-il et il est un fils unique qui aurait voulu avoir des sœurs ; elle serait pour lui, dit-il, sa petite sœur et il lui expliquerait les cours.
Le père Ubu et laïcard se gausse aussitôt, ironique en diable ! Et l'on connaît la suite de la nouvelle de Coatmeur, grâce à votre dévouée.
♣♣♣
On est à la limite de la provocation avec cette réflexion "qui cherche trouve", en plus nuancé :
There is nothing like looking, if you want to find something. (Tolkien)
Il n'y a rien de tel que de chercher, si vous voulez trouver quelque chose.
Contexte : alors que je mets ces réflexions d'auteurs à l'ordi, les oiseaux dehors sont en plein concert : certains d'entre eux émettent des sifflements d'ouvriers d'antan notamment, qui sifflaient une jolie fille qui passait aux abords des chantiers où ils bossaient. Maintenant les garçons n'ont plus le droit d'imiter les oiseaux par ces sifflements à l'encontre des filles, je n'en apprécie que mieux les oiseaux qui sifflent de cette façon avec une telle innocence, mais il n'y a pas que ces "appels racoleurs" de leur part, il y a tout un tas de trilles mélodieuses tout autre, plus sophistiquées, à ravir également... je suis donc à cette seconde la ravie des bois de ce moment hautement musical.
05:23 Publié dans Lecture, Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.