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14/02/2019

L'extinction de voix

L'extinction de voix est quasi complète : je peux parler sur le mode du chuchotement. En dépit du fait que le rhume a bien mûri. Les oreilles avaient été douloureuses et ne le sont plus.

Je lis de Jeffrey Eugénides Des raisons de se plaindre. L'auteur parle de vies ordinaires dans le sens des cursus professionnels, et invite à une méditation autour de la relation entre deux amies, relation qui n'empiète pas sur le microcosme familial de l'autre. Elles se connaissent grâce au travail, (le télé travail,  impliquera un appauvrissement des opportunités de rencontres !)

Elles ont vingt ans de différence d'âge. La plus âgée a seulement cinq ans de moins que la mère de sa copine. Rien de sexuel entre elles et tant mieux car quand la libido s'en mêle, cela risque d'affadir le propos.

Le livre est constitué de nouvelles. L'auteur est facile à lire et pour autant profond. L'on sent une méditation autour de ses personnages. Donc j'aime beaucoup ! Il a la maturité du grand auteur.

J'en suis au passage où, leur amitié ayant duré, l'aînée approche des 90 ans et l'autre en a 70. L'auteur parle des troubles de l'Alzheimer de l'ainée, Della.

 

Après une chute Della a dû être hospitalisée et Cathy la veille, couchée sur un carré de mousse.

Extrait, page 37 : 

"Les machines claquent et ronronnent toute la nuit. De temps en temps, une alarme se déclenche sur les moniteurs et réveillent Cathy. Chaque fois une infirmière arrive, jamais la même, et appuie sur un bouton pour la couper ; ça ne veut rien dire apparemment.

Il fait un froid glacial dans la chambre. Le système de ventilation souffle en plein sur elle. La couverture qu'on lui a donnée est aussi fine qu'une serviette en papier.

[ ...]  Son impuissance à aider Della l'a envahie de pensées négatives. Elle n'a jamais su qui était Clark. Leur couple est vide de toute complicité. Si Mike, John, Chris et Palmer n'étaient pas ses enfants, ce seraient des individus qu'elle désapprouverait. Elle a passé sa vie à s'occuper de gens qui disparaissent, comme la librairie où elle travaillait." 

 

Le moral  influe sur les pensées évidemment. Elle broie du noir et c'est la compassion pour son amie qui lui donne ce passage à vide.

 

 

02:05 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

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