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10/06/2018

Comment prier le Rosaire

 

 Hier je suis allée à Berck sur Mer. À un moment donné, j'ai visité l'église  Notre Dame des Sables. C'était l'heure où le joueur d'orgue s'adonnait à son art. Il a joué une dizaine de morceaux. Au niveau du volume des décibels, c'est très élevé et pourtant ça n'assourdit pas, au contraire.

Un homme ivre est entré dans l'église tandis que l'orgue y résonnait de toute sa vigueur, le jeune homme était un peu exubérant ; il tenait une paire de chaussure à la main. Il se lamentait et des bribes de sa voix plaintive voire aux gémissements un peu aigus parfois me parvenaient aux oreilles sur fond puissant d'orgue. Oui, l'homme était jeune et sa souffrance évidente, il parlait à notre Dames des Sables, tête levée et écartant les bras comme celle qui se trouvait représentée sur l'immense toile. Je me suis mise à penser à un jeune que je connais bien et je l'ai imaginé se plaignant comme cela devant Notre Dames des Sables. Quand il s'est retourné pour s'en aller, il était obligé de me voir car je m'étais installée à côté de l'allée centrale, pas loin de la porte de sortie. Il s'est arrêté près de moi. Il sentait un peu l'alcool. J'ai vu ses petits yeux bleu vifs plein de larmes, l'orgue jouait toujours. Il m'a dit "Il faut croire en Jésus Christ !", j'ai fait signe que oui de la tête, il m'a alors tendu la main, que je lui ai serrée. Et il a dit "Lui, il ne leur pardonnera pas ce qu'ils nous ont fait." Puis il est sorti. Le jeune dans sa détresse et son sentiment d'impuissance criait tout de même un peu vengeance, il était très malheureux en somme.

 

 

Quand l'organiste a eu fini de jouer, à 16 heures tapantes,  je suis sortie à mon tour. Pas loin de l'église se trouve la rue de l'impératrice, que j'ai rejointe pour me rendre au square Claude Duffit. Là, il y avait encore de la musique à un volume très fort, et pas gênante non plus malgré le volume. Des jeunes femmes dansaient sur de la zoomba. C'était très joyeux et très latino, elles dansaient bien aussi, et avec cette conviction de joie contagieuse. Quand l'une d'elles s'est approchée de mon banc pour jeter sa bouteille d'eau dans la poubelle qui se trouvait à proximité, je l'ai hélée.  C'est là que j'ai appris en quelques mots échangés avec elle que la musique avait pour nom "zoomba" et qu'elles dansaient pour une manifestation qui aurait lieu incessamment sou peu,  pour soutenir la cause Handi ... quelque chose.

 

Sur la dizaine de jeunes femmes, la plupart étaient infirmières ou faisaient partie du personnel qui travaillait à Rang-du-Fliers, dans une structure de soins pour personnes handicapées. Je lui ai dit tout le bien que je pensais de leur initiative et du spectacle, et elle m'a remerciée avant de regagner le groupe des autres danseuses. Des gens commençaient à affluer. Une femme en fauteuil roulant, avec de beaux cheveux d'un blanc neigeux, le teint bronzé, elle était le presque sosie d'une connaissance à moi de Toulouse qui a la sclérose en plaque, les regardait, ravie. Nous nous sommes un peu parlé à la fin du spectacle, une heure plus tard. L'infirmière qui m'avait informée m'a saluée avant de quitter le square avec ses collègues et m'a dit qu'elle espérait me revoir. Je me serais crue dans le Sud profond, du moins celui que l'on fantasme pour la chaleur humaine de ses ressortissants.... et j'étais bien à Berck sur Mer pourtant !

 

Je suis retournée à l'église, voir si l'organiste aurait eu la bonne idée de revenir. La porte de l'église était toujours grande ouverte.  Des chants sacrés très mélodieux s'égrenaient à l'intérieur et il y avait toujours de nombreuses bougies allumées.

 

J'étais passée d'une musique à l'autre sans que l'ambiance change vraiment. C'était joyeux et habité d'un même esprit, au square Claude Duffit comme à l'église Notre dame des Sables. Sans oublier l'homme jeune qui pleurait et se lamentait fort, car il m'avait semblé voir au square, ensuite, dans ces danseuses douées et surtout joyeuses, une armée de femmes anges qui allait de plus en plus tout envelopper de leur joie communicative, on appelle cela allégresse, et elles ne manqueraient pas de le consoler un de ces jours, meilleurs pour lui.

 

La vidéo regardée ce matin, et j'ai pris note :

 

https://youtu.be/8PUQIhhkGRQ

05:39 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)