16/08/2017
SK1 ♣♣♣ le poème philosophique
SK1 était le DVD qu'il nous restait à regarder des six empruntés à la bibliothèque municipale. Je n'étais pas sûre d'avoir envie de regarder un film dont le propos porterait sur la violence poussée à l'extrême, mais je voulais rester aux côtés de mon ami. Donc au début, je regardais en diagonale, pour être honnête, parfois je zappais les scènes "d'énervement" des uns et des autres en me concentrant sur mon souffle (car je pédalais sur un vélo d'appartement faisant face à l'écran de la télé) c'est vers la deuxième heure du film que j'ai prêté plus attention, pour finir par être concentrée sur les jeux d'acteur de Nathalie Baye, Raphael Personnaz et Adama Niane. L'attention s'est faite je pense à mesure que les acteurs se posaient (au contraire du début où ils pestaient beaucoup), alors que le déni de part et d'autre, chez Guy Georges et ses avocats s'effilochait. L'avocate jouée par Nathalie Baye, qui espérait que Guy Georges n'aurait commis "que" les viols et non les meurtres, accepte le fait qu'elle va défendre un monstre puisqu'il devient évident que Guy Georges a vraiment tué ses victimes. Le jeu de l'actrice prend alors toute sa densité... elle vacille, en proie au doute, tente de faire marche arrière, puis elle reprend de l'assurance, renoncer à défendre Guy George, l'abandonner à son sort, redevient hors de question, pas juste pour la première raison invoquée par son collègue : "qui le défendra si nous ne le faisons pas ?" mais parce que l'avocate traque, dit-elle, l'homme derrière le monstre. Ce que l'on appelle l'homme ou la part divine de l'homme, sa vraie nature bafouée pensent les croyants. Quand Guy Georges, joué de façon convaincante par l'acteur Adama Niane, sent la compassion s'approfondir chez ses défenseurs, il pleure et reconnaît ses pulsions meurtrières. Le policier chargé de l'affaire, joué par Raphael Personnaz, a l'esprit qui se calme lors des aveux de Guy Georges... la pitié sacrée le prend, si j'ose dire. On est devant quelque chose qui dépasse l'homme lorsqu'il en voit un autre dont il prend conscience qu'il est écrasé par son mal. Alors on ne juge plus, ils accompagnent Guy George pleurant de vraies larmes ; ce sont ces larmes que la mère d'une victime va remercier lors du procès lorsqu'elle dit "Merci" à l'adresse de Guy Georges avouant qu'il a tué sa fille. Les acteurs Adama Niane, ainsi que Nathalie Baye et Raphael Personnaz, obligent les spectateurs à prendre la distance nécessaire au recueillement, car Guy Georges fait partie de ces tueurs qui ont d'abord été victimes, et gravement, avant de devenir esclaves de leurs pulsions meurtrières.
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Le poème philosophique :
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07:58 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)
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