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04/11/2014

Extrait du Bossu de Paul Féval — Le Bécasseau variable

"Il y avait dix-huit ans qu'Aurore de Caylus était la femme de Gonzague. On peut dire qu'elle ne le connaissait pas ; elle n'avait jamais voulu ni le voir ni l'entendre.

 

Gonzague avait fait tout au monde pour obtenir un entretien. Il est certain que Gonzague l'avait aimée ; peut-être l'aimait-il encore, à sa manière. Il avait grande opinion de lui-même, et avec raison. Il pensait, tant il était sûr de son éloquence, que si une fois la princesse consentait à l'écouter, il sortirait vainqueur de l'épreuve. Mais la princesse, inflexible dans son désespoir, ne voulait point être consolée. Elle était seule dans la vie. Elle se complaisait dans cet abandon. Elle n'avait ni un ami, ni une confidente, et le directeur de sa conscience lui-même n'avait que le secret de ses péchés. C'était une femme fière et endurcie à souffrir. Un seul sentiment restait vivant dans ce cœur cuirassé : l'amour maternel. Elle aimait uniquement, passionnément, le souvenir de sa fille. La mémoire de Nevers était pour elle comme une religion. La pensée de sa fille la ressuscitait et lui rendait de vagues rêves d'avenir. Personne n'ignore l'influence profonde exercée sur notre être par les objets matériels. La princesse de Gonzague, toujours seule avec ses femmes qui avaient défense de lui parler, toujours entourée de tableaux muets et lugubres, était amoindrie dans son intelligence et dans sa sensibilité. Elle disait parfois au prêtre qui la confessait :

 

— Je suis morte !

 

C'était vrai. La pauvre femme restait dans la vie comme un fantôme. Son existence ressemblait à un douloureux sommeil."

 

Le bossu de Paul Féval page 165, 166 

 

Et comme l'extrait n'est pas gai, j'ai tiré un oiseau du classeur, comme on tire une carte, et suis tombée sur le Bécasseau variable, oiseau du littoral. Lequel "trottine en groupe à la recherche de sa nourriture" dixit Atlas, trottine et patauge car il fouille la vase à la recherche de mollusques et petits vers marins. Les bécasseaux ont un côté pilote professionnel, d'avion s'entend, car ils exécutent dans les airs "des acrobaties de façon parfaitement synchronisée". Les bécasseaux sont protégés mais parfois encore chassés par des malotrus : "selon les réglementations en vigueur, le bécasseau variable ne peut être piégé, capturé, mis à mort ou encore revendu sous quelque forme que ce soit. Il est également interdit de le perturber intentionnellement, notamment en période de nidification, et de voler ses œufs. Ce petit limicole, bien que protégé en France, est pourtant parfois encore chassé sur les bords de mer. L'espèce est décrétée vulnérable à l'échelon européen." (Atlas)

 

Le vol de ces fiers pilotes :

 

"les bécasseaux variables s'envolent par centaines ou par milliers dans un accord parfait, puis virevoltent quelques instants avant de se poser dans un même mouvement, offrant ainsi à l'observateur le spectacle grandiose d'un vol parfaitement synchronisé." (Atlas)

 

Parade dans les airs :

 

"La parade nuptiale a lieu dans les airs. Le mâle décolle à la verticale et reste en vol stationnaire au-dessus de son territoire, accompagnant sa démonstration d'un chant roulé très aigu.

 

Le couple, une fois formé, creuse une légère dépression dans la végétation. La période de ponte peut s'étendre de mai à juillet. Quatre œufs sont déposés dans la cavité recouverte de végétation. Ils sont couvés par les parents pendant trois semaines. Les nouveau-nés prennent leur envol vers vingt jours."

J'irai chercher le lien des chants de bécasseaux tout à l'heure car il est temps pour moi de descendre prendre le petit-déjeuner, rompant, de deux tartines parcimonieusement beurrées,  un jeûne qui a duré presque un tour d'horloge. La femelle du bécasseau est-elle pas une bécassine ?... je vous laisse méditer là-dessus. 

 

Le petit déjeuner pris, me revoilà.

" If everyone is moving forward together, then success takes care of itself." a dit je ne sais plus qui.  On me souffle que c'est Henry Ford, que je ne connais pas du tout mais cette phrase de constatation toute simple s'applique bien au vol des bécasseaux : "Si tout le monde avance de concert, alors le succès ira de soi."

 

Les chants maintenant. Après le prétendu mugissement proche de celui du bovin du butor étoilé, il parait que le bécasseau en saison des amours a des sortes de hennissements : "Au printemps, on assiste à la formation des couples et les mâles commencent à marquer leur territoire en effectuant des vols de parade. Il grimpe d'abord rapidement à la verticale, puis effectue un vol stationnaire ou en 'montagnes russes' dans le vent. Cette manifestation est accompagnée par une production sonore assez tonitruante qui s'apparente à un hennissement roulant et prolongé." la fiche Web ci-après dans laquelle vous trouverez l'enregistrement :  http://www.oiseaux.net/oiseaux/becasseau.variable.html 

Tandis que le bécasseau de Bonaparte, lui, stridule quasiment, j'entends aussi le son que peut émettre un serpent à sonnettes je pense :

 

http://www.oiseaux.net/oiseaux/becasseau.de.bonaparte.html

 

et pourquoi "de Bonaparte" ce bécasseau ? Je vous laisse méditer là-dessus encore une fois... j'imagine que Bonaparte en campagne  a remarqué sa présence et a particulièrement apprécié les stridulations, se croyant revenu au pays des cigales, écoutez encore  : http://www.oiseaux.net/oiseaux/becasseau.de.bonaparte.html

 

 

   

 

 

 

 

 

07:25 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

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