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04/10/2014

Guite-à-tout-faire + L'hécatombe (nouvelle)

Les granules ont endigué ma grippe naissante qui se traduisait par de fortes courbatures, fatigue et frissons mais Patrick par qui je l'ai eue ne se débarrasse pas d'elle aussi facilement malgré la mise en partage de "mes" granules, prescrites par l'homéopathe. Mon organisme aurait une plus grande sensibilité à l'homéopathie que le sien, du moins, il donne une réponse satisfaisante plus rapide.

 

 

J'ai terminé la lecture de L'Avaleur de sabres de Féval, avec toujours cette impression de hauts et de bas. Mais il est certain que l'auteur tient de main de maître les fils de son histoire où s'entrecroisent les mouvements sans fin  de personnages à la destinée toujours compliquée. Féval par contre, trop scientifique d'esprit, n'a pas la préscience d'un Victor Hugo, j'appelle préscience ce qui est lié à la grande sensibilité de Victor Hugo pour la cause du peuple. Chez Féval, les Grisettes ronflent, si mignonnes soient-elles leur joliesse est entachée de vulgarité,  vulgarité que les précieuses marquises et  duchesses de Féval essaient vainement d'imiter pour être dans le coup si j'ai bien compris lorsqu'il fait mention de cela dans un passage du roman. Petite Reine est devenue une belle grande blonde aux yeux bleus, et Féval insiste tellement sur la physionomie des femmes, lesquelles lorsqu'il les juge très belles," lancent des rayons" dit-il littéralement, pour faire sans doute allusion à l'aura. En outre Féval ne semble pas non plus avoir de sensibilité à la condition des Noirs, qui est atroce à l'époque comme chacun sait. Et il y a Médor, un être humain par trop serviable, dont on ne sent pas que Féval soit interpelé par la condition qu'il lui a assignée dans son histoire. Médor est Médor, et comme dira Madame Canada  Chacun à sa place. D'où qu'on réalise le phénomène, le génie qu'était Victor Hugo. Néanmoins par la lecture de Féval on apprend quand même énormément de choses sur les  mœurs, la condition des uns et des autres, sa perception  des choses en tant que catholique ; et en tant que tel j'ai été d'autant plus étonnée de son dédain souvent inconscient des gens ordinaires, c'est-à-dire, sans fortune pour de bon, ceux qui ne sont que passagèrement infortunés sont ses héros. Lilly par contre était réellement du milieu des chiffonniers mais, chose improbable, comme par un coup de baguette magique, elle était bien éduquée naturellement, comme si elle avait toujours reçu des cours de maintien, sachant également coudre, alors que la jolie Guite qui elle aussi , entre autres choses, sait coudre, a de mauvaises manières "naturellement" et Féval la nomme  Guite-à-tout-faire. Cruelle mentalité de la bourgeoisie catholique je pense.

 

 

 J'ai composé cette nouvelle ce matin que j'intitule :

 l'hécatombe  ou Là-bas si j'y suis

 

À l'autre  bout de la piscine se tenait un homme que je voyais de dos, son slip de bain semblait rouillé au niveau de l'élastique. Il demeurait immobile si bien qu'on s'approcha et ce fut pour constater son décès.

 Où se trouvent ces gens qui dorment là-bas. Mais non, ils ne dorment pas, la femme, qu'on dirait Arabe garde les yeux ouverts et l'homme à côté, portant lunettes, si pâle, légèrement penché vers elle,  contemple sans fin le cadran de sa montre, coincé à sa droite par la femme il n'ose  bouger le bras, légèrement étendu, contre lequel elle se tient appuyée... à sa gauche un troisième personnage, un homme, bouge quelque peu celui-là, remue une jambe, incline la tête de temps à autre,  prend son mal en patience et ne se rend pas compte de l'immobilité des deux autres. Ces gens sont serrés sur leur banquette. Sans doute se trouve-t-on dans le métro qui peu à peu se désertifie. L'homme qui bouge finit par s'en aller et les deux autres de garder leur position. "Ils sont morts constate le contrôleur... lui avait le bras coincé quand elle s'est un peu affaissée et il ne l'a pas libéré, il a dû expirer avant, alors qu'il était en train de regarder l'heure. Les deux étaient étrangers l'un à l'autre probablement. Un coup du hasard . Qu'est-ce qu'on fait du paquet de  tomates, presque un kilo, que la dame portait sur ses genoux ? On les mange ? finit par demander le contrôleur à ses collègues, venus en renfort, qui les veut ? Ce serait dommage de les jeter à la poubelle." Mais il lui est répondu qu'il serait indécent de manger les tomates d'une morte. Voyez-vous ça constate-t-on autour, ces deux-là sont morts en plein  train-train quotidien, elle, allait préparer une salade, lui, c'est en regardant machinalement sa montre que tout s'est arrêté. Le contrôleur ajoute, un peu déconfit : "c'est comme si tous les deux me disaient "Va voir là-bas si j'y suis". 

 

 

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