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02/03/2014

Parole d'un "sans voix"

J'ai abordé la deuxième partie de l'Etranger de Camus. C'est sans fioritures ; l'Etranger parle avec des  phrases pas très longues et souvent brèves de sa façon de vivre les petites choses de la vie, d'aborder le temps en prison, note ses observations du comportement des autres à son égard. Quand le juge brandit un crucifix devant lui, il pense grosso modo qu'il n'est pas raisonnable, ce juge, ajoute qu'il lui fait peur, et remarque ensuite que, comme c'est lui le criminel, c'est un peu curieux de sa part :

 

"il agitait son crucifix au-dessus de moi. A vrai dire, je l'avais mal suivi dans son raisonnement, d'abord parce que j'avais chaud et qu'il y avait dans son cabinet de grosses mouches qui se posaient sur ma figure, et aussi parce qu'il me faisait un peu peur. Je reconnaissais en même temps que c'était ridicule pare que, après tout, c'était moi le criminel."

 

J'ai lu la première fois l'Etranger vers 18 ans. J'avoue qu'à l'époque je n'avais remarqué que le style original de l'auteur sans trop m'attarder sur le reste. Aujourd'hui, arrivée à la deuxième partie, celle où Camus parle de la prison, le personnage me va droit au cœur. C'est lui, l'Etranger, le "criminel", en effet il a tué un homme, mais la chose s'est produite de façon accidentelle, on le comprend si bien que l'Etranger apparaît dans cette jungle de journalistes, d'avocats,  juge et procureur comme un enfant perdu que tout mère a envie de consoler. Je note au passage que le temps m'a ouvert plus grand l'intelligence du cœur.   

18:44 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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