27/02/2014
Méli-mélo d'images
Je ne peux m'empêcher de faire un peu de sociologie, en lisant même une fiction... les personnages évoluant au sein d'une société donnée, c'est sous-jacent à toute lecture attentive. J'ai lu encore une vingtaine de pages ce matin des Mystères de Winterthurn, où j'ai noté qu'à la fin du 19e siècle, dans l'Est des États-Unis, les familles de la grosse bourgeoisie anglaise étaient alors puritaines de façon phénoménale... en France, avec la présence des philosophes du 18e siècle, Diderot notamment, Rousseau, ensuite avec Victor Hugo, les évènements de la Commune, le puritanisme a dû s'en ressentir de façon générale dans le pays, Molière même y a contribué. Les personnages des Mystères de Winterthurn lisent la bible avant de s'endormir, une pratique enracinée dans une culture essentiellement religieuse. La question est de savoir ce qu'ils y voient exactement. Personnellement je ne me suis jamais lancée dans une telle aventure, m'étant contentée des lectures d'évangile écoutées aux messes auxquelles j'ai assisté jusqu'à l'adolescence, et de temps à autre ensuite à l'occasion d'enterrement ou de baptême, parfois à Noël (je me souviens du prêche édifiant du pasteur de Toulouse, ce dernier Noël, entendu à la radio), comme une majorité de personnes en France, catholiques ou plus largement chrétiennes. Puritanisme poussé à l'extrême en Angleterre donc, par rapport à la France. Quoique chez Sand, dans ses premiers romans, il s'y trouve, notamment avec l'étourdissant roman Lélia.
Quand le personnage d'Abigaïl lit la bible afin de se calmer l'esprit, la nuit où l'on assassina son bébé endormi dans un petit lit à côté du sien, elle est entourée d'une peinture à même le plafond et les murs de la chambre, censée faire référence aux grandes figures bibliques. Cette peinture, avec toutes ces têtes d'anges à l'aspect bizarre, et aux airs concupiscents d'après Abigaïl, dont les sexes sont bizarrement exhibés en grand nombre produisent une très mauvaise impression sur elle. La nuit de l'assassinat de l'enfant, elle a ce cauchemar : tous les personnages de la fresque murale sortent et l'agressent, elle et son bébé.
Je pense à ces pratiques, chez certains Indiens, de la guérison de malades par la peinture, que l'on efface d'ailleurs très vite. Ici, loin d'être bénéfique, elle est carrément nocive ; et revient le thème récurrent de la littérature occidentale, de portraits maléfiques, dégageant de mauvaises choses, comme si la vie des modèles, ou leur âme y était prisonnière... à moins que ce ne soit celle du peintre. Brr...
Là-dessus, un bon petit travail manuel ne saurait me faire de mal, avant de relire une autre vingtaine de pages demain, salut! bloguers.
10:21 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)
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