Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/11/2013

"Mais on a les combats qu'on peut"

J'ai lu ce matin dans Télérama cet article intitulé  Les Indécents par Olivier Pascal-Mousselard :

"Qu’elle était chouette, la solidarité des patrons du foot français marchant sur l’Elysée jeudi dernier pour défendre leurs droits. Des gars de la balle prêts à tout pour sauver leur sport bafoué par un impôt infâme, la taxe de 75% sur les revenus supérieurs à 1 million d’euros. A tout — même à la grève ! Du Germinal. Puisque François Hollande n’a pas cédé sur son intention de d’imposer les clubs sur les salaires dépassant 1 brique (115 joueurs de Ligue 1 concernés), ils montreront de quel bois ils se chauffent en annulant tous les matchs entre le 29 novembre et le 1er décembre. Coup de boule ! Comme dirait Zidane (dont le forfait en finale de la Coupe du monde 2006 sur le joueur italien Materazzi, immortalisé par le sculpteur Abdessemed, a trôné quelques jours en bordure de mer, sur une avenue qatarie). Car on égorge les clubs avec une taxe : leurs finances étaient déjà fragiles, et voilà qu’on les saigne. Non vraiment, une belle preuve de solidarité, cette menace d’un week-end sans foot. Et un sage usage du droit de grève (dommage que les joueurs, pas si malheureux que les clubs, paient leur surplus d’impôt sans piper mot). Bien sûr, on rêverait que ces mêmes dignitaires du ballon esquissent un geste de solidarité envers le million et demi de forçats en train de construire, dans des conditions ignobles, les stades de la Coupe du monde 2022 au Qatar ; bien sûr, ils pourraient s’indigner qu’on retire leur passeport aux ouvriers migrants dès leur arrivée dans l’Etat baudruche, qu’on les entasse loin des villes, dans des camps de misère, et qu’on leur interdise d’entrer à Doha le vendredi — faudrait pas gêner la promenade des familles qataries. Bien sûr, ils auraient pu trouver insupportable qu’en deux ans des centaines d’Indiens et de Népalais soient morts sur les chantiers du foot.

 

Mais on a les combats qu’on peut."

 

Acte de courage magnifique que cet article.

 

07:43 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.