13/07/2013
Comment cela se passait-il autrefois par ici ou dans les environs proches ?
Il y eut bien avant "la crise" d'autres privilèges, et d'autres victimes co-latérales d'un autre système. Cet extrait des Mémoires d'outre-tombe pour ceux que l'aventure humaine à travers les âges et les lieux intéresse toujours. La touche d'humour british n'y est pas déplaisante non plus, voici l'extrait :
"Monsieur mon père aurait volontiers, comme un grand terrier du moyen âge, appelé Dieu le gentilhomme de là-haut, et surnommé Nicomède (le Nicomède de l’Évangile) un saint gentilhomme. Maintenant, en passant par mon géniteur, arrivons de Christophe, seigneur suzerain de la Guérande, et descendant en ligne directe des barons de Chateaubriand, jusqu’à moi, François, seigneur sans vassaux et sans argent de la Vallée-aux-Loups.
En remontant la lignée des Chateaubriand, composée de trois branches, les deux premières étant faillies, la troisième, celle des sires de Beaufort, prolongée par un rameau ( les Chateaubriand de la Guérande ), s’appauvrit, effet inévitable de la loi du pays : les aînés nobles emportaient les deux-tiers des biens, en vertu de la coutume de Bretagne ; les cadets divisaient entre eux tous un seul tiers de l’héritage paternel. La décomposition du chétif estoc de ceux-ci s’opérait avec d’autant plus de rapidité , qu’ils se mariaient ; et comme la même distribution des deux tiers au tiers existait aussi pour leurs enfants, ces cadets des cadets arrivaient promptement au partage d’un pigeon, d’un lapin, d’une canardière et d’un bien de chasse, bien qu’ils fussent toujours chevaliers hauts et puissants seigneurs d’un colombier, d’une crapaudière et d’une garenne. On voit dans les anciennes familles nobles une quantité de cadets ; on les suit pendant deux ou trois générations, puis ils disparaissent, redescendus peu à peu à la charrue ou absorbés par les classes ouvrières, sans qu’on sache ce qu’ils sont devenus."
Chateaubriand Mémoires d’outre-tombe Classique de Poche page 180
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