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08/12/2012

On the Lys

Je me suis retrouvée à traduire des pages de texte anglais,  pour rendre un petit service à quelqu'un qui n'avait pas le temps, et puis le livre m’a interpelée. Livre d’une précision militaire, et pour cause, il parle sans détour de la réalité abrupte de la guerre 14/18. Je peux mesurer à quel point j’apprécie un bouquin à ma capacité de rester ou pas entre quatre murs à le lire.  Avec celui-ci j’ai pu  m’enfermer des heures en fin de compte, mais je vagabondais, sur un autre plan de la réalité, à vau-vent sur les petites routes mal famées du Pas-de-Calais de l’époque, dont les paysages étaient beaucoup plus beaux alors. J’étais un fantôme confortablement inaccessible, observant les ennemis sous la plume de Chris Baker, tout occupés à accomplir le destin bien sombre qui leur était peut-être imposé, et les alliés par lesquels le recueillement opère. Et puis les questions. Celle de savoir s’il fallait riposter à l‘agression allemande ne se pose pas, laisser tuer les populations sans rien faire étant un cul de sac assuré, le problème est plutôt de savoir si on a le choix au niveau du comment combattre. Durant cette guerre ce fut particulièrement frontal et pire que sanglant. L’art consiste à éviter la guerre, tout se trouve donc en amont, au niveau de la politique. Il faut à mon avis que la politique menée soit très mauvaise pour en arriver à la guerre, les mentalités étant à la base de la politique, elles devaient l'être également. Après, quand la messe a été dite, reste à savoir pour le lecteur, après-coup souvent, s’il se serait enfui ou pas en tant que soldat. Ce que j’aime dans le livre de Chris Baker, c’est aussi la tournure d’esprit de son auteur : quand le soldat anglais après avoir fait le maximum se voit pris au piège, l’auteur considère qu’il est légitime qu’il essaye enfin de sauver sa peau. La tactique de l‘ennemi était d’ailleurs l’encerclement de la proie avant son élimination la plupart du temps, d‘où cette guerre de position et ces lignes, dans la région, qui bougeaient tout le temps, il s‘agissait la plupart du temps, de sortir du cercle infernal. La seule façon de résister parfois : être encore là, jusqu’à épuisement de l’ennemi. Celui-ci avait imposé sa vision des choses : d’un côté les prédateurs, de l’autre les proies ; les anglais tentaient de transformer cette maldonne par une autre vision de la situation, pour les anglais il y avait, d’un côté les agresseurs, de l’autre les défenseurs. Idéal de la prédation contre idéal de la liberté. Et le combat n’est sans doute pas fini. Tout simplement merci à Chris Baker pour ce livre.

05:21 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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