03/11/2012
Premières impressions
J’ai reçu tout à l’heure le livre que j’avais commandé : Les Mystères de Paris. Découverte des premières pages. Rien ne vaut de se faire une idée par soi-même, je ne pouvais quand même pas rester sur mes lectures fragmentaires des analyses d’un professeur de littérature concernant ces fameux Mystères, si passionnantes soient-elles. Je m’en vais vous livrer ce soir quelques impressions de lecture, j’ai dit impression, je n’irai donc pas jusqu’à oser une interprétation. Les scrupules concernant mon ignorance, ou "raisons d’éthique personnelle", m'en empêchent. Eugène Sue va me conduire vers une plus grande lisibilité de son siècle, c'est déjà pas mal, et ce, malgré le regard, paraît-il, parfois incertain, qu’il pose sur lui. L’impression donc, que j’ai eu à la lecture des premières pages est que, notre ami Eugène Sue, fait effort pour être dans le ton de son époque, en cela, je rejoins pour l’instant ses contemporains qui le voyaient comme un dandy de chez dandy. Je n'oublie pas qu'à l’époque où Eugène Sue écrit Les Mystères de Paris, il est confiné dans son milieu bourgeois et que c’est dans un journal gouvernemental que ses écrits sont publiés. Premières lignes des Mystères de Paris :
« Un tapis-franc, en argot le vol de meurtre, signifie un estaminet ou un cabaret du plus bas étage.
Un repris de justice, qui, dans cette langue immonde, s’appelle un ogre, ou une femme de même dégradation, qui s’appelle une ogresse, tiennent ordinairement ces tavernes, hantées par le rebut de la population parisienne : forçats libérés, escrocs, voleurs, assassins y abondent.
Un crime a-t-il été commis, la police jette, si cela se peut dire, son filet dans cette fange ; presque toujours elle y prend les coupables.
Ce début annonce au lecteur qu’il doit assister à de sinistres scènes; s’il y consent, il pénétrera dans des régions horribles, inconnues; des types hideux, effrayants, fourmilleront dans ces cloaques impurs comme les reptiles dans les marais.
Tout le monde a lu les admirables pages dans lesquelles Cooper, le Walter Scott américain, a tracé les mœurs féroces des sauvages, leur langue pittoresque, poétique, les mille ruses à l’aide desquelles ils fuient ou poursuivent leurs ennemis.
On a frémi pour les colons et pour les habitants des villes, en songeant que si près d’eux vivaient et rôdaient ces tribus barbares, que leurs habitudes sanguinaires rejetaient si loin de la civilisation.
Nous allons essayer de mettre sous les yeux du lecteur quelques épisodes de la vie d’autres barbares aussi en dehors de la civilisation que les sauvages peuplades si bien peintes par Cooper. »
Ça commence fort, pauvres et indiens amalgamés à la sauvagerie et à la barbarie... Fichtre, c'est un peu maladroit, mais sûrement dans le ton du journal. Je m’aperçois plus loin que, un certain « étalage » des misères du peuples émergent des dialogues en argot que j'estime très bons. Certains des personnages seraient-ils grâcieux, envers et contre tout ? C'est le cas pour la Goualeuse ce me semble… Ah, ah !? C’est donc plus complexe qu’il n’y paraît...
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