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19/08/2012

Le rêve (Les Marcheurs)

...Tous deux se regardèrent, ravis de les savoir en vie mais sceptiques, pourquoi n’avaient-ils reçu depuis aucune nouvelle de Janin, pourquoi ne s’était-il pas rendu à la Corne d’abondance ? depuis il serait déjà arrivé chez eux, en compagnie des deux lascars. Peter lui avait-il causé un problème, à moins que les loups, sans les robots de gardiennage, les eussent attaqués s’il n’était pas muni de l’appareil…

— C’est oublier que Janin sait se faire comprendre des animaux. Il sait communiquer avec eux. Je l’ai vu en pleine action, il émet des sons, il les regarde d’une certaine façon, les bêtes finissent par se laisser toucher. Ce ne sont pas des blagues. Les dons, cela existe… proféra le docteur Dross

— Ce silence ne lui ressemble pas, Peter a dû avoir un problème sérieux. Allons voir comment va Odette.

Hector et le docteur Dross montèrent à l’étage où elle se trouvait. Comme de bien entendu ils la trouvèrent endormie.

— je pense qu’elle a besoin de ses rêves, surtout en ce moment. Là aussi, il faut attendre. Déclara le docteur Dross. Les deux hommes décidèrent de redescendre.

Odette rêvait en effet. Elle avait retrouvé la Louradie, et était en consultation chez un dentiste qui n’était autre, dans la vie réelle, que le gynécologue qui l’avait soignée à l’époque. Tout se passait cordialement, Odette était en confiance et le dentiste réciproquement. Elle s’en alla ensuite en bicyclette par les rues d’une petite ville qu’elle avait très bien connue au vingtième siècle mais dont elle avait quelque peu oublié la topographie dans le rêve, ce qui expliquait, selon la logique du rêve, qu’elle passât par des allées improbables, sortes de ruelles bordées de maisons fleuries, encombrées de pots de fleurs, un moment elle faillit heurter une petite remorque remplie de bouquets, elle se retourna et vit celle-ci quitter l’endroit, rattachée qu’elle était au vélo d’une cycliste qui venait de démarrer. Elle survola, toujours en bicyclette, un pont qui surplombait la ville, chercha des yeux un ami d’adolescence, vit un grand blond dégingandé flâner les mains dans les poches, l’ami en question étant brun elle continua à rouler et s’aperçut soudain de la présence d’un chat qui courait à une vitesse remarquable. Elle le reconnut, c’était Toto, affectueux il la précédait, prenait parfois beaucoup d’avance, l’attendait au coin des rues, elle le suivit, voulait le rattraper, avait peur de le perdre. Elle craignait tant de le perdre qu’elle en alluma le phare de son engin qui se mit à éclairer dans la nuit alors que le cher animal s’était éclipsé. Mais le jour revint bientôt et elle se retrouva chez une vieille dame qu’elle connaissait dans le passé. La dame fit mine d’être heureuse de la voir mais Odette percevait une certaine crispation sous-jacente, survint une femme et son mari, neveux de la femme, Odette les reconnut d’emblée, malgré le changement. Ils étaient très souriants, comme triomphants. De nombreux travaux d‘embellissement avaient été fait dans le jardin, il était agrémenté de deux piscines, de petits escaliers menaient à des terrasses en surplomb, tout un décor méditerranéen y avait été constitué. Odette laissa la famille à ses activités qui semblaient nombreuses et reprit sa balade en vélo, elle roulait par des chemins plutôt beaux, le chat réapparut, elle se rendit compte qu’il ne s’agissait pas de Toto mais d’un chat qui lui ressemblait, et qu’elle décida de ramener chez elle.

Elle se sentait heureuse, réconciliée avec elle-même. Hector et le docteur Dross faisaient bien en la laissant dormir. 

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