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08/06/2012

Tom et Odette rencontrent les gueux, suite des Marcheurs

Un « Ah » sec tomba platement, qui signifiait qu’Odette était revenue à la réalité.

— Il faut faire vite dit Tom. Il faut nous joindre aux gueux. Si les sirènes retentissent les savants et les gens de l’hôpital pourront quitter les lieux à temps, ils ont des points de chute partout dans le monde. Ils emmèneront Peter. Mais tu peux rester avec eux si tu veux, je ne t’oblige pas à m’accompagner.

— L’union fait la force, je pars avec toi. N’oublions pas nos brouilleurs d’ondes … vivement Jeudi …

Mais aucune plaisanterie n’effleurait Tom en cette heure cruciale.

Quand ils passèrent dans le couloir du rez-de-chaussée, ils entendirent la voix de Géraldine dominer la discussion encore en cours entre les chercheurs : «  Si nous sommes allés trop loin, comme tu dis, c’est à cause de leur esprit criminel, nous étions sous le choc, nous tombions de très haut, n’oubliez pas que ces hommes de mains étaient sous les ordres de hauts responsables politiques, tout était tellement gangrené, que ce double-jeu nous est apparu comme la seule issue possible … ce qui me mine personnellement c’est qu’après coup, la mission que nous avons confiée à Jeudi m’apparaît comme un sacrifice, nous n’avons pas su voir que c’était voué à l’échec … dans l’état où ils sont c’était l’envoyer au casse-pipe, nous avons été inconscients … » « Encore cette culpabilité ! » entendirent-ils ; ce devait être Hector qui venait de lui couper la parole. Tom et Odette disparurent dans la forêt à l’insu de tous.

Après un bon kilomètre de marche, Odette se sentit dans son élément, respirant à grandes goulées les parfums de la forêt

«  Tu vois dit-elle enfin, les réseaux, ça ne marche pas à tous les coups… Humm… ils sentent bon ces lilas sauvages, c’est un parfum qui remet les idées en place. Je te disais à propos des réseaux que là, malgré tout, ils sont coincés. Jeudi pourrait bien être piégé par leur faute. »

« Sa mission répondit Tom, était sans doute de proposer aux Bléassengh une solution à l’amiable si ce que je pense à propos de la construction de l’hôpital est exact. Les Conseils régionaux ont plus de pouvoir que l’Etat depuis longtemps. Mais cette tentative de réconciliation était forcément vouée à l’échec parce que les Bléassengh ont l’air d’être tombés dans un certain fascisme alors que ces chercheurs accueillent dans cet hôpital des réfugiés du fascisme… »

« La belle équipe les auraient évacués ailleurs bien avant la visite des Bléassengh, coupa Odette. Peut-être envisageaient-ils de sauvegarder ce lieu de soin pour… à la fois les Bléassengh et les gueux… ce bon vieux concept d’hôpital public en somme qui serait revenu au goût du jour. »

« Tu veux rire ! Les Bléassengh, si j’ai bien compris leur tournure d’esprit, n’acceptent plus d’hôpital public chez eux. Non, un lieu aussi magnifique, en plus… ça blueserait tous leurs repères. »

Ils en conclurent que ces pourparlers avec Jeudi se seraient au mieux terminés par une privatisation de l’endroit incriminé sous l’égide du Conseil régional lui-même, institution qui, après évacuation des loups de la forêt, aurait été réservée aux autochtones reconnus, lesquels étaient tous riches. Arrangement à l’amiable qui aurait permis à cette équipe de chercheurs de rester dans la zone verte et d’y continuer ses recherches. Ils commençaient à comprendre la situation et le peu d’éléments qu’ils avaient à propos de Le Noble leur permirent de supputer qu’une telle démarche de leur part visait sans doute à couper l’herbe sous le pied d’un adversaire qui avait découvert leur double-jeu, afin d’évincer définitivement celui qui n’était sans doute qu’une sorte de scientifique espion à la solde de l’Etat. Ils en arrivèrent à la conclusion que Peter et eux auraient été évacués en même temps que les autres réfugiés politiques. Décidément les vacances auront été de courte durée soupirèrent-ils. « Toutes ces choses qu’il faut comprendre par soi-même pour ne pas tomber sous les coups du destin, de quoi devenir un peu parano ! » constata Odette qui pour l’instant n’avait pas encore mis sa perruque rousse et ses lunettes rondes à monture rouge-orangée, Tom avait gardé plié dans son sac le costume, ainsi que la perruque et le faux nez qui devaient le rendre méconnaissable aux yeux des Bléassenghins."Les voilà !" cria un homme aux abois  "ça correspond à la photo !"  Une équipe de gueux sans chiens leur bloqua le passage. "N’ayez pas peur ! Nous sommes vos amis."

"ça tombe bien, répondit Peter, nous voulions justement nous joindre à vous. J’explique : nous voulions faire mine de nous joindre aux touristes avec nos déguisements, puis vous contacter ensuite. Nous savons que vous êtes avec Jeudi."

"Il s’en est fallu de peu. Nous avons failli nous faire enrôler de force comme subalternes des robots de police de la ville. Jeudi nous avait demandé de ne pas déclencher les sirènes s’il était en danger, c’est à nous d’avertir de vive voix les chercheurs, selon ses ordres. Ils doivent évacuer les lieux. Dès que Le Noble reviendra, d’ici quelques jours, tous vont traverser la forêt, ils veulent renverser leurs anciens demi-dieux, s’ils restent là, il se pourrait qu’il y ait un carnage."

"Merde !" s’exclamèrent ensemble Tom et Odette. 

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