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24/05/2012

Ils ont pris le parti d'attendre, suite des marcheurs

Monsieur Dross le vétéran lança une proposition toute simple à laquelle ils rechignaient tous à l’idée d’entendre les voix de l’incontournable Madame Piéaumur et des siens. « Il serait peut-être temps de mettre la radio, dit-il, vous vous rendez compte qu’au 21é siècle les gens avaient encore la possibilité d’utiliser des téléphones portables. Chaque citoyen en détenait un à l’époque, ça devait être pratique. Dommage qu’on en trouve pratiquement plus, là en l’occurrence ça aurait permis à Dora d’être un peu plus rassurée sur le sort de son bien aimé. Vous voulez bien mettre la radio Odette ? »

— ça ne nous renseignera pas sur le sort de Jeudi, argumenta Odette, si j’ai bien compris la situation, tout le monde se ment sans cesse à des degrés différents dans la zone verte. Ce n’est peut-être pas la peine de s’infliger la peine d’écouter nos ennemis déblatérer de fausses informations. Le décryptage risque fort d'échouer, ils s'arrangeront pour nous égarer. À votre avis pourquoi ont-ils dévoyé les hôpitaux, c’est bien là le problème crucial.  Leur colère semble venir de ce qu’ils se sentent trahis par vous du simple fait de notre admission chez vous, comme s’ils pensaient que  vous devriez absolument adopter la même ligne de conduite qu'eux dans vos rapports avec les gens.

— Par idéal idéologique, reprit Monsieur Dross. Un modèle de société auquel ces conservateurs tiennent par dessus tout. L’affaire des hôpitaux n’est qu’un symptôme de leur intolérance. Ils n’auront réussi qu’à mettre une barrière nouvelle, celle entre eux et nous s’ils restent sur leurs positions, une barrière qui celle-là les blesse dans leur orgueil.

— Mais, reprit Odette, qui les a corrompus ou comment se sont-ils corrompus ? D'où vient l'orgueil insensé de ces gens ? Cette affaire d’hôpitaux dévoyés n’est pas propre à la zone verte, nous serions encore en Louradie sinon, mais ici elle prend une tournure plus incisive encore, les gens  semblent cultiver un complexe de supériorité délirant. Une sorte de folie des grandeurs… je me trompe ? 

— C’est pourquoi Le Noble arrivera probablement à ses fins, lui répondit Dora. Lui, les confortera dans cet esprit de domination… Jeudi a pris inutilement des risques, nous devrions préparer notre départ dès qu’ils l’auront relâché, s’ils le relâchent…

— Odette et moi allons aller chercher Jeudi seuls, prenez soin de Peter, dit Tom. Il ne faut pas que ces gens nous croient amis.

— Excusez-moi pour tout à l’heure Tom. Non, il ne faut pas aller à la rencontre de Jeudi. Quelle que soit votre relation avec nous, ils veulent votre perte, du simple fait que vous leur semblez vulnérables. Ils en sont là. Pas de panique, il faut attendre.

 

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