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21/05/2012

Tom et Odette en savent un peu plus long

 

— Je parle des Bléassenghins. Ce sont de dangereux paumés, Tom. Il faut aider Jeudi.   

 

Tom et Odette se regardèrent, sceptiques, ce fut lui qui se décida à formuler la question qu’ils se posaient tous les deux à cet instant :

 

— Les Gueux sont de votre côté ? Ils ont pris position ?

 

Dora, qui avait du mal à reprendre son calme, déclara :

 

— C’est ce que quelques-uns d’entre nous ont la naïveté de croire. Ils sont payés pour cela depuis très peu de temps, on a eu beaucoup de mal à les apprivoiser, ils sont secrets, peu sociables. C’est un travail de longue haleine auquel s’est attaché Jeudi. Je n’ai confiance personnellement qu’aux gueux qui vivent auprès de nous, ceux de la ville végètent dans une sorte de résignation qui ne me semble pas de bon augure. Ils gagatisent avec leurs chiens, prennent des voix plaintives. Ils se sont coulés dans un moule de victime éternelle, j’aimerais croire qu’ils vont se réveiller moi aussi, parfois il m’arrive d’y croire d’ailleurs, dans un bel élan d’optimisme… à moins que ce ne soit du relâchement. D’après Jeudi, ils seraient  combattifs en cas d'alerte, si l’un ou l’autre étaient attaqués, ou si Jeudi l’était. Lui a confiance en eux.

 

«  Et leurs chiens demanda Odette, Hector disait tout à l’heure qu’ils sont féroces … »

 

Dora palpita des narines et tiqua vers Hector, génie de l’informatique plus au fait de ses dernières trouvailles que des banales affaires quotidiennes. « Ce sont des chiens quasi dénaturés, mais dans le sens "doux comme des agneaux",reprit-elle, — un peu comme leurs maîtres — Ils ont des attitudes d’humiliés perpétuels comme eux. Ils aboient à peine ces chiens. Vous pensez bien que les Bléassenghins n’auraient pas laissé traîner dans leur ville de luxe des meutes de chiens dangereux. Je me suis laissée dire que ces animaux bénéficient de séance de toilettage toutes les semaines et que leurs propriétaires en les attendant reçoivent un copieux repas. Tout cela a l’air très humain d’apparence, mais dans les bois, c’est une autre chanson. Vous ai-je dit Odette ce dont les Bléassanghins sont capables dans l’ombre et même au grand jour maintenant, si l’occasion leur en est donnée?"

 

« Ne leur dites rien à ce sujet Dora, intervint l’astro-physicien, ils savent déjà de quoi ils sont capables, pas besoin de détails macabres. Nous devons rassembler nos forces, physiques et mentales. Récapitulons plutôt la situation : Jeudi est parti depuis hier après-midi, s’est rendu à cette réunion, ne nous a pas téléphoné mais c’était entendu comme cela en raison des écoutes téléphoniques, pas de mails non plus, comme prévu. Les gueux ne sont pas armés pour répondre à une attaque de robots si jamais les Bléassenghins lançaient leur police de ville contre Jeudi, mais si ce genre de choses se produisait, ils ont le feu vert pour faire fonctionner les sirènes d'alarme. Nous n’avons pas osé encore confier des brouilleurs d’ondes aux gueux de la ville mais Jeudi en possède toujours un sur lui, qui lui permettrait de voir venir. C’est le calme plat au niveau des sirènes, il n’est donc pas insensé d’en déduire que Jeudi a passé sa nuit à l’hôtel Oasis, leur réunion a dû se prolonger en raison des circonstances nouvelles. Ils ont dû lui poser beaucoup de questions à propos de nos initiatives dans la zone verte. Peut-être seront-ils raisonnables. De toute façon, vu l’état d’esprit de Le Noble si nous n’avions pas démarché vers eux, la guerre serait inévitable. Jeudi devrait nous rendre compte de tout cela d’ici quelques instants. Courage Dora.»

 

Monsieur Dross le vétéran lança une proposition toute simple à laquelle ils rechignaient tous à l’idée d’entendre la voix de l’incontournable Madame Piéaumur et des siens. « Il serait peut-être temps de mettre la radio, dit-il, vous vous rendez compte qu’au 21é siècle les gens avaient encore la possibilité d’utiliser des téléphones portables. Chaque citoyen en détenait un à l’époque, ça devait être pratique malgré tout.  la communauté scientifique dans son ensemble les a interdits et pour cause, mais là,  en l’occurrence, ce producteur d'ondes nocives aurait permis à Dora d’être un peu plus rassurée sur le sort de son bien-aimé. Vous voulez bien mettre la radio Odette ? »

 

 

 

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