16/02/2012
La nébuleuse d'Orion
"C’est en hiver, peu après le coucher du soleil, qu’Orion apparaît dans toute sa splendeur : sept étoiles brillantes que les Anciens associaient au chasseur Orion tué par Artémis. Deux épaules (marquées par Bételgeuse et Bellatrix), deux pieds (Rigel et Saïph) et, au centre, trois étoiles (les trois Rois Mages) qui forment la Ceinture (ou encore le "Baudrier", selon les représentations).
Les radiotélescopes nous ont révélé la présence, dans cette constellation, de deux grands nuages interstellaires. Il s’agit d’immenses concentrations de matière, qui ressemblent un peu à nos nuages atmosphériques. Les dimensions de ces masses nébulaires se mesurent en dizaines d’années-lumière. Elles renferment autant de matière que cent mille Soleils. Lequel en contient déjà autant que trois cent mille Terres… Il y a beaucoup de nuages interstellaires dans le ciel. On les trouve surtout au voisinage de la Voie lactée. Ils y forment de vastes zones sombres. Le plus connu, le "Sac de charbon", est situé dans l’hémisphère Sud. Il est visible à l’œil nu. En fait, il apparaît en "négatif". Opaque, il nous cache les étoiles situées derrière lui. Tout comme, la nuit, les nuages atmosphériques obscurcissent localement la voûte étoilée. Ces nuages (ou nébuleuses) deviennent visibles quand, en leur sein, une ou plusieurs étoiles très chaudes se trouvent enfouies. Sous l’impact des rayonnements stellaires, la matière nébulaire s’illumine sur de vastes étendues. Elle se colore en jaune-vert, frangé de rouge et de violet. Il y a, par exemple, la nébuleuse du Trèfle, semblable à un bouquet d’anémones. Il y a aussi la Rosette, à la texture délicate d’une porcelaine rose. Mais, à mon goût, la plus jolie, c’est la nébuleuse d’Orion, située un peu en dessous des trois Rois Mages. Quand la nuit est très claire, on la devine à l’œil nu. Avec une paire de jumelles, on la voit déjà assez bien. Quand on me demande : « À quoi sert l’astronomie ? » il m’arrive de répondre : « N’aurait-elle servi qu’à révéler tant de beauté, elle aurait déjà amplement justifié son existence." Extrait de Patience dans l’azur p. 190 Hubert Reeves
21:30 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.