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15/02/2012

La première crise de l'énergie racontée par Hubert Reeves

"Au début, les fonctions de nutrition et de reproduction (par autocatalyse) sont bien rudimentaires. Elles ne se produisent pas nécessairement au sein des mêmes molécules. Elles se développent, ici et là, avec plus ou moins de succès, en utilisant les vastes réserves d’énergie qui se sont accumulées dans l’océan. Au cours des millénaires, l’organisation s’y poursuit sans relâche. En observateurs extra-terrestres, nous pourrions en marquer les étapes. En l’an X est apparue la première molécule capable de ceci ; en l’an Y, un système de plus de mille atomes a été observé pour la première fois, etc. Avec la multiplication des systèmes consommateurs, les réserves d’énergies océaniques sont bientôt largement entamées. Si grand est l’appétit qu’on en est à se disputer les derniers alcools fossiles. Cette crise pourrait se terminer par une famine généralisée, et par la destruction des molécules complexes si laborieusement constituées. Le progrès de l’organisation est alors sérieusement menacé.

Le Soleil brille toujours certes, mais face à la crise, son énergie ne sert à rien, jusqu’à ce qu’apparaisse une molécule spéciale, rudimentaire ancêtre de la chlorophylle. Par un mécanisme préfigurant la photosynthèse, elle sait capter et emmagasiner l’énergie des photons solaires. C’est le salut pour tous les systèmes affamés, qui trouvent le moyen de se fédérer avec cette précieuse partenaire. La première crise de l’énergie se résout par le développement de l’énergie solaire, qui, depuis ce jour, anime toutes les formes de vie végétales et animales."

P. 153-154  Patience dans l’azur Hubert Reeves Édition du Seuil

La science quand elle prend les aspects d'un conte. La solution est trouvée via une nouvelle molécule arrivée à point nommé, comme par magie. une alliée indispensable.  

 

08:27 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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