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23/10/2011

Suite de l'extrait des Prisonniers de la machine par Fred Saberhagen

Suite de l’extrait mis en ligne avant-hier, mais avant toute chose, un petit résumé : Hemphill se trouve avec deux autres survivants, dans le vaisseau spatial endommagé par un berserker. Le berserker est une machine robot intelligente, telle une poupée russe elle contient quantité d’autres systèmes et peut éventuellement transporter des passagers. On pense que ceux qui l’ont inventé il y a bien longtemps et mis en circuit n’ont pas eu de descendants, aucun contact avec eux n’ayant jamais pu être établi. La machine parlante, constamment en pilotage automatique se propose exceptionnellement de recueillir à son bord les naufragés de l’astronef qu’elle vient d’attaquer, pour se livrer à quelques expériences sur des humains qu’elle nomme Les malevies. Malevie, voilà comment les inventeurs du berserker percevaient la vie humaine. Tout un programme d’extinction des humains pour cette infernale création.

 

L'extrait :

 

"Hemphill ne pouvait espérer mettre, à lui seul, le tube en batterie, mais il comptait en extraire le détonateur à explosifs chimiques, dont les dimensions lui permettait de le transporter sous son bras. Tous les passagers avaient revêtu les combinaisons spatiales de secours, dès qu’avait commencé le combat inégal ; il découvrit à présent un réservoir d’air supplémentaire et un pistolet laser pour officier, qu’il passa dans une boucle de sa ceinture.

La fille s’approcha de lui à nouveau. Il la regardait venir d’un œil vigilant.

« Exécutez votre projet, » dit-elle avec une calme conviction, tandis que leurs trois corps tournaient lentement dans la pénombre, avec pour fond sonore le sifflement des fuites d’air. « N’hésitez pas. La perte d’une vedette l’affaiblira un peu pour le prochain combat. Et comme il ne nous reste aucune chance de survivre… »

« Oui, » dit-il en confirmant son accord par un hochement de tête. Cette fille avait su discerner l’objectif dont l’importance était primordiale : endommager le pirate, le frapper, le brûler, le détruire, l’exterminer. Le reste était négligeable.

Il désigna l’officier blessé et murmura : «  Ne lui permettez pas de me livrer. »

Elle inclina silencieusement la tête. L’ennemi pouvait peut-être les épier puisqu’il parvenait à se faire entendre à travers la coque du vaisseau. Il était probablement aux écoutes.

« La vedette s’approche, » dit le blessé d’une voix calme et lointaine.

Autre chapitre : l’auteur propulse son lecteur dans le berserker. L’auteur et son lecteur sont dotés d’ubiquité dans cette histoire.

 

« Bonnevie ! » appela la machine dont la voix hoquetait comme de coutume, entre les syllabes.

« ici ! » Il se réveilla en sursaut et se mit rapidement sur pied. Il s’était laissé aller à la somnolence sous l’eau tombant goutte à goutte d’un robinet d’eau potable.

« Bonnevie ! » Il n’y avait ni haut-parleurs ni téléviseurs dans le petit compartiment ; l’appel provenait d’une certaine distance.

« Ici ! » Il courut dans la direction de l’appel, ses pieds glissant sur le métal et le martelant tour à tour. C’est la fatigue qui avait dû avoir raison de lui. Si la bataille n’avait guère dépassé les dimensions d’une escarmouche, il avait néanmoins dû s’affairer en tous sens auprès des innombrables machines qui peuplaient couloirs et passages, réparant les dégâts. Mais ses efforts n’apportaient guère de résultats.

À présent sa tête et son cou étaient endoloris par le contact du casque qu’il avait dû enfiler ; et la peau de son corps était irritée en certains points par la combinaison qu’il avait revêtue au début du combat. Heureusement, cette fois, il n’avait pas souffert du moindre dommage.

 

Il s’approcha de l’oculaire plat d’un téléviseur et attendit.

« Bonnevie, la machine pervertie a été détruite et les quelques malevies qui subsistent sont réduits à merci. »

« Oui ! » La joie le fit sautiller sur place.

« Je vous rappelle que la vie est néfaste ! » dit la voix de la machine.

« Néfaste est la vie, je suis bonnevie ! » dit-il vivement en cessant de sautiller. Il ne pensait pas que la punition fût imminente mais il voulait s’en assurer.

 

« Oui, comme avant vous vos parents, vous avez été utile. À présent j’ai l’intention d’amener d’autres humains à l’intérieur de moi-même pour les étudier de près. Votre prochain rôle consistera à vous occuper d’eux, durant mes expériences. Je vous le rappelle, ils sont malevie. Nous devons être prudents. »

« Malevie » Il savait qu’il s’agissait de créatures extérieurement semblables à lui-même, vivant dans un monde au-delà de la machine. Elles étaient la cause des secousses, des chocs et des dommages qui composent une bataille.

« Malevie… ici » Pensée propre à vous glacer la moelle. Il leva ses propres mains pour les examiner, puis essaya de se représenter la malevie comme si elle se matérialisait sous ses yeux.

« Rendez-vous maintenant à la chambre médicale, » dit la machine. « Vous devez être immunisé contre toutes les maladies avant de pouvoir approcher la malevie. »"

17:44 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

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