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23/09/2011

Yolande Moreau dans Séraphine

Séraphine, génie de la peinture, indirectement victime de guerre puisque morte de faim dans un hôpital psychiatrique sous l'Occupation allemande. D'après le film,  l'hypothèse selon laquelle les revirements de fortune, concernant son oeuvre, sont les principaux avatars déclencheurs de sa folie, semble à retenir. De la condition de femme de ménage coutumière de la rudesse des maîtres à son égard, Séraphine passe à un statut nettement plus valorisant, grâce au retour du protecteur qui reconnaît pleinement son génie ; avant-goûts donc de la célébrité et bientôt une certaine gloire parmi son entourage. Mais, vite habituée à plus d' aisance elle tombe soudain de haut quand son mécène n'est plus en mesure de lui acheter ses œuvres. Une fragilité nouvelle qui l'expose plus qu'elle ne l'était auparavant à la moquerie, après une éclipse où elle s'en était justement crue hors de portée  ? Un sentiment insurmontable d'abandon faute d'admettre la raison du revers de fortune de son protecteur ? De peintre spirituelle et visionnaire, Séraphine plonge brusquement dans la nuit. Son univers intérieur anéanti, elle ne peint plus. Yolande Moreau, en bonne ambassadrice de Séraphine de Senlis (dans l'Oise), laisse savamment affleurer les émotions quand elle ne les suggère pas, elle dresse à mes yeux, une sorte de Maria Callas lorsqu'elle perd la voix, de Chloé dans le roman de Boris Vian lorsqu'à l'hôpital psychiatrique, elle se sent  vouée aux gémonies.

10:30 Publié dans cinéma, Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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