Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/05/2011

Critique historique de l’optimisme postmoderne

Les leçons de la catastrophe

par Jean-Baptiste Fressoz 

Extrait :

..."Les vocables « soutenable » ou « durable » jouent un rôle similaire dans l’exploitation toujours plus intensive de la nature. L’histoire des ressources halieutiques est exemplaire à cet égard. Le principe du maximum sustainable yield mis en œuvre après la seconde guerre mondiale dans des traités internationaux (conférence de la FAO en 1955) consacre le principe que l’on peut, en toute quiétude, pêcher des quantités optimales préservant la ressource. Des modèles écologiques assez simples cautionnaient ainsi l’augmentation radicale des prises, de 20 millions de tonnes en 1950 à 80 millions en 1970. Mais les modèles définissant l’usage « durable » des stocks ne prenant pas en compte certains facteurs comme la structure des populations ou la dégradation des écosystèmes marins, ils ont conduit en quelques décennies à l’affaissement généralisé des réserves halieutiques.Depuis peu, la notion de durabilité s’est métamorphosée en un puissant anxiolytique à destination des consommateurs consciencieux. Les entreprises ont très vite compris l’intérêt de cette catégorie malléable et de la certification environnementale car il serait toujours possible de trouver ou de créer un label garantissant la durabilité de leurs pratiques productives. Malgré sa grossièreté, cette désinhibition du consumérisme a rapidement conquis les espaces marchands et les esprits. Le problème principal de la notion de soutenabilité est qu’elle produit l’illusion d’une réconciliation effective des impératifs environnementaux et de l’efficience économique, d’une croissance sous contrôle, et d’une nature sous la bonne garde des entreprises et des agences de certification.Avec la question climatique, c’est la terre entière qui a été soumise au même principe d’optimisation de la nature. Les économistes ont repensé le climat à l’instar d’une ressource atmosphérique dont ils pouvaient maximiser la valeur actuelle nette en définissant des sentiers optimaux d’émission de CO2. Le changement global est ainsi traduit en problème de maximisation de la croissance économique sous contrainte climatique." ... Intégral :

http://www.laviedesidees.fr/Les-lecons-de-la-catastrophe....  

 

16:29 Publié dans Analyse | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.