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18/02/2011

Rêve, quand tu nous tiens !

Recluse dans une arrière-boutique Josépha loupa de peu l'accouchement clandestin si l'on peut dire, d'une femme tellement heureuse que l'enfant arriva sans qu'elle s'en aperçoive sur le moment. Il lui fallut dix minutes raconta-t-elle à une Josépha qui avait pris un air pincé, pour réaliser que bébé dormait tranquillement dans le fond de son pantalon qu'elle portait large vu sa condition. Josépha passa sur le détail du cordon ombilical vite coupé imagina-t-elle et du placenta qu'il avait suffi d'évacuer dans l'envolée ; elle regarda l'enfant, réprima une légère frustration et s'exclamma que c'était là un bon signe pour l'avenir de cet enfant. Une autre dame à la mine épanouie exultait dans une même joie, aux côtés de la jeune accouchée.
— "Il est passé comme une lettre à la poste renchérit-elle, oui c'est un très bon signe !"
— "Signe que le cerveau est sauf !" précisa Josépha
On souleva bébé-fille qui se montra alors, l'espace de deux secondes, grande, pâle et chevelue, le nez pointant en l'air, les yeux bouffis avant de reprendre une taille convenable et de réintégrer son berceau.
Dehors, tout autre ambiance, c'était la guerre, des fous se laissaient volontairement couper un membre ou deux et demandaient à d'autres d'en faire autant. Comment expliquer un tel carnage ? C'est ainsi que Josépha était allée se réfugier in extremis dans cette boutique aux volets clos, qui s'était donné un air abandonné alors que la vie fourmillait à l'intérieur.
Je n'étais pas mécontente de me réveiller ce matin malgré tout, un certain besoin de sens peut-être.

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