09/06/2009
Accablant, terrifiant mais quelle poésie!
" ... Dans ses Contes machiavéliques, le démon revêt plusieurs masques fascinants: Lindorf (dans le prologue et l'épilogue), Coppélius le physicien (I), le Docteur Miracle - le faussement nommé: encore une illusion trompeuse, au II-; enfin, Dapertuto, esprit crapuleux des tripots de Venise (III). A ces 4 visages des ténèbres, répondent dans le coeur du poète maudit Hoffmann, assez amoché par l'alcool (pour mieux se consoler de ses échecs amoureux,), 4 visages de femmes "douloureuses" qui hélas ne succombent pas à ses espoirs: la cantatrice Stella, la poupée mécanique à forme humaine (androïde surnaturel), Olympia; Antonia, trop fragile chanteuse qui meurt bien vite, enfin Giuletta, courtisane sans états d'âme. Aucune réalisation tendre ici mais le constat répété d'une impuissance. Hoffmann fait l'expérience du cynisme, de l'amertume, de la frustration. Or la musique d'Offenbach ambitionne un grand et véritable opéra romantique (le pur chef-d'oeuvre français avec le Faust de Berlioz?): langueur impatiente, fusion vocale, élans lyriques d'une éclatante invention mélodique... Olivier Py voit le sombre, le profond languide, la pâleur gothique et fantastique de ce paysage sans retour. Accablant, terrifiant mais quelle poésie!"
http://www.classiquenews.com:80/voir/lire_chronique_dvd.aspx?id=920
10:10 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
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