21/04/2008
Le loup et l'agneau
Pas plus que le mouton, le loup n’est crédible en symbole de liberté. Une vie de loup, c’est tuant quand on y pense. Usant, le continuel souci de trouver des proies pour satisfaire son estomac. Comparé au mouton repoussoir, le totem du loup en symbole de liberté n’en devient pas plus séduisant. Boucherie finale pour les deux espèces, une fin de "loup en bout de course" étant aussi de se faire manger.
L’humanisation comme guide vers la liberté c’est beaucoup plus pertinent, voilà ce à quoi je songeais après lecture de cet article :
« Comme prévu, Lu Jiamin part à la conquête du monde avec son Croc-Blanc version chinoise. Mais il est peu probable que ses loups érigés en totem de la liberté aient durablement distillé le souffle de la démocratie en Chine. »
Remember Lafontaine :
Le Loup et l'Agneau
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
08:32 Publié dans Extrait d'article | Lien permanent | Commentaires (0)
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