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06/11/2007

Dialogue

13f7336468d203581d36b28f87c4a2ca.jpgTable ronde organisée par Jackie Assayag - 6 novembre 2007, à partir de 9h45, Salle de cinéma.

« Le XXe siècle fait encore partie des conditions actives de ce moment de transition dans lequel nous vivons et nous pensons. En ce sens, nous devons focaliser sur le complexe catastrophique (de la modernité ?) qui a scellé la liaison énigmatique entre nos « sécurités démocratiques » et les « violences extrêmes ». À cause de cette histoire « massacrante », il nous faut assumer la charge de passeurs des désastres du passé au passage du XXIe siècle. Garantir l’« inintéruption » des récits des violences extrêmes dans les guerres, les conflits et les camps, est la responsabilité qui nous échoit, de fait et de droit. Chacune de ces histoires doit intégrer cette expérience des violences extrêmes pour rendre intelligibles les conflits passés, présents ou à venir, les massacres commis ou administrés en Europe, en Afrique en Asie, en Amérique ou ailleurs ; non seulement parce que cette déchirure affecte notre actualité, mais aussi pour ne pas abandonner le passé naufragé à la mémoire, au rituel et à la commémoration.

La sensibilité aux spécificités génocidaires et aux violences extrêmes ne doit pas interdire l’exploration des différences avec tous les autres cas qui ont été repérés ou étudiés. Le temps est non seulement venu d’étudier chaque conflit pour lui-même, mais sans s’interdire de mettre en relief des passerelles susceptibles de les relier entre eux, de les croiser ou de les « connecter », voire de les rapprocher pour mieux les singulariser, en bref de les comparer. On appelle donc de nos vœux le désenclavement des différents conflits des XXe et XXIe siècles et la levée des barrières qui séparent les cas, les régions et les périodes historiques. Un tel effort devrait permettre d’établir des parallèles, de relever les récurrences de certaines pratiques de violence, de déterminer les « nœuds de radicalisation » ou de « brutalisation », ne serait-ce qu’à titre d’expérimentation. Comparer l’incomparable devrait permettre de confronter et de discuter les multiples scènes de l’« extrême », sans a priori disciplinaires, culturels, moraux ou politiques, au bénéfice d’un approfondissement cognitif des processus génocidaires et des violences extrêmes. »

Participants :

Annette Becker (Paris X – Conseil scientifique du Mémorial de la Shoah), Hamit Bozarslan (EHESS), Catherine Coquio (Université de Poitiers), Elisabeth Claverie (CNRS), Marcel Detienne (Johns Hopkins University), Christian Ingrao (CNRS), Elisabeth Gessat-Anstett (EHESS), Marc Lavergne (CNRS), Jean-Louis Margolin (Université de Provence), Élise Marientras (Université de Paris VII), Jacques Semellin (CNRS, Sciences Po), Claudine Vidal (CNRS), Alban Bensa (EHESS).

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Musée du quai Branly

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75007 – Paris

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Nocturne le jeudi, vendredi et samedi : jusqu’à 21h

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