18/09/2007
Ordinaire
Je lis en ce moment Le retour du professeur de danse de Henning Mankell. J’en suis à la page 159, d’un roman qui en compte 622, je ne sais donc pas encore qui a tué un certain Herbert Molin. Le résumé du livre, en postface semble indiquer que Molin est un ancien nazi qui se cachait sous une fausse identité. J’en suis au portrait psychologique, que l’auteur dresse au fil de l’action, de Stefan, un des deux principaux policiers mis sur l’enquête. Sa maladie lui fait faire ce rêve, et s’interroger ensuite sur sa situation :
« Il se réveilla en sursaut et regarda sa montre. Cinq heures moins le quart. Il avait rêvé. Quelqu’un le pourchassait. Soudain il était encerclé par une meute de chiens qui déchiraient ses vêtements et commençaient à lui arracher des lambeaux de chair. Son père était là à l’arrière-plan, ainsi qu’Éléna. Il alla se rincer le visage sous le robinet. Le rêve n’était pas difficile à interpréter. La maladie, les cellules qui se multipliaient hors contrôle comme une meute de chiens sauvages lâchés dans son organisme…Il se déshabilla, se glissa entre les draps, mais ne parvint pas à se rendormir.
C’était toujours à ce moment, au petit matin, qu’il se sentait le plus vulnérable. Il pensa qu’il était un policier de trente-sept ans, qui essayait de mener une vie digne. Rien de remarquable, rien qui sorte de l’ordinaire. Mais c’était quoi l’ordinaire ? Il se rapprochait à toute vitesse de la quarantaine et n’avait pas d’enfants. Et maintenant il en était réduit à lutter contre une maladie qui le détruirait peut-être. Dans ce cas, sa vie n’aurait même pas été ordinaire. Elle n’aurait été qu’un essai, sans possibilité de démontrer sa valeur. »
Henning Mankell
Voilà de quoi interroger également le lecteur. En effet, qu’implique la volonté de vivre en conformité avec cette idée de l’ordinaire, en cas de bouleversement ? Le personnage rattache l’idée de l’ordinaire à celle de la démonstration de sa valeur, d’où sa vulnérabilité accrue.
Je donnerai de ses nouvelles à ceux qui ne connaissent pas ce roman, dans les prochains jours.
Pour les amateurs de danse, cliquez ici
09:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.