Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/08/2007

À lire

   

L'ECOLE FRANÇAISE DE GEOGRAPHIE : LES ORIGINES

La constitution de cette école a constitué un moment privilégié de synthèse et d'équilibre dans l'utilisation des sciences naturelles et des sciences de l'homme pour analyser les paysages ruraux, formes alors dominantes de l'espace français.

Les précurseurs qui ont défriché le terrain

Conrad Malte-Brun (1775-1826, il a publié entre 1810 et 1820 une (deuxième…) Géographie universelle faisant le point des connaissances sur le monde, diffusées essentiellement sus la forme de récits d'explorations (diffusées par la Société de Géographie de Paris)

Danois réfugié en France (Précis de la géographie universelle ou Description de toutes les parties du monde) avec beaucoup de succès. Littéraire, descriptions qui mêlent observations et sensations, formules brillantes, mais vocabulaire scientifique encore fruste et mal fixé ("on y trouve cette curiosité en éveil caractéristique de l'époque").

Deuxième Géographie universelle d'Elisée Reclus (1830-1906) (grand voyageur, gros travailleur, fils de pasteur, part active à l'action politique dans les milieux anarchiste, son engagement dans la commune lui vaut une condamnation à la déportation en Nouvelle-Calédonie qui le conduit à s'exiler en Suisse). La maison Hachette lui confie en 1872 la rédaction d'une Nouvelle Géographie universelle, sous-titrée La Terre et les Hommes. Il en écrit les 19 volumes pratiquement seul, de 1875 à 1894. Grands succès (grâce à richesse des infos, qualité des descriptions : géographie littéraire qui décrit les paysages et recherche des explications, dans les conditions naturelles (proche de Ritter, citation page 13 Scheibling) et dans l'histoire.

Succès qui lui valut une renommée dans le grand public que ne connaîtront pas Vidal et ses disciples (/peu connu à son époque, complètement tombé dans l'oubli après). Mais l'université n'a jamais ouvert ses portes à Reclus, assimilant sa Géographie universelle à un ouvrage de bonne vulgarisation.

Cette absence de reconnaissance universitaire provient aussi de profondes divergences idéologiques, car la géographie de Reclus était "militante" (pas un hasard si son nom a été repris par l'équipe de Roger Brunet) (exhumé par mai 1968 à cause de son anarchisme (il a été communard puis exilé), vraisemblablement plus que pour sa géographie) : à la suite de son encyclopédie il a écrit un ouvrage intitulé L'Homme et la Terre (6 volumes entre 1903 et 1905) où il a cherché à tirer les enseignements scientifiques et philosophiques de son inventaire, réalisant ce que tenteront plus tard Brunhes (Géographie humaine) et Vidal (Principes de géographie humaine, inachevé). Mais lui, Reclus, n'étant lié par aucun carcan universitaire, il pouvait laisser libre cours à sa pensée, sans souci de frontières disciplinaires ou de bienséance idéologique : il parle des luttes internes dans les sociétés, les problèmes de maîtrise de l'environnement naturel, ce qui lui a valu d'incarner longtemps la géographie dans le monde ouvrier et dans les mouvements de libération des peuples (ex texte page 75 sur la soudanite, où il conclut "organisée pour le mal, l'armée ne peut fonctionner que pour le mal")

(cf. son livre "L'homme et la Terre a été réédité en poche : comme vous n'aurez pas le temps de tout lire, traitez le selon le même principe que tous les livres que vous devez avoir eu en main, selon le jury (qui reproche toujours aux candidats le fait de connaître la couleur du livre mais de mal savoir ce qu'il y a dedans : on lit l'intro, la conclu, on lit la table des matières, on feuillette pour voir les cartes et les schémas éventuels et on lit parcourt un sujet proche de ses propres sujets d'intérêt, par exemple sur un lieu qu'on connaît par ailleurs ce qui permettra de plus facilement mémoriser)

 

 

Les commentaires sont fermés.