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19/07/2007

L'homme invisible

bc7c1d51d250b09767f47c5cd9ea2345.jpgMa lecture de l’homme invisible de Herbert George Wells est très lointaine, si bien que j’ai oublié certaines choses qui me paraissaient peut-être trop anecdotiques à l’époque pour être retenues. C’est en lisant un résumé du roman que je m’interrogeai, notamment sur le nez de l’homme invisible : qu’en était-il exactement ? "Un nez tout rouge dépassait des bandages" ; il ne pouvait qu’être en plastique (ou plutôt en carton-pâte, vu l'époque), car je n’ai pas souvenir de scènes où un personnage aurait vu cet appendice en lévitation dans une pièce, ou se profiler en ombre chinoise sur un linteau de porte. Cet homme autant qu’il m’en souvienne, était si transparent qu’il ne projetait plus la moindre petite ombre. Il va décidément falloir que je  relise ce roman intégralement. En attendant, je vous propose cet extrait. À demain ! 

« Il s’assit, le dos tourné, ne montrant plus que le col de son paletot. Il travailla jusqu’au soir, la porte fermée à clef, et, ainsi qu’en témoigna Mme Hall, silencieusement, presque tout le temps. Une fois pourtant, il y eut un choc de bouteilles heurtées les unes contre les autres, comme si la table avait été bousculée, suivi d’un fracas de verre brisé sur le plancher ; puis, des pas à travers la chambre. Craignant quelque malheur, Mme Hall vint écouter à la porte, sans oser frapper.

« Je ne peux pas continuer ! répétait-il avec désespoir. Non, je ne peux pas continuer !… Trois cent mille ! Quatre cent mille ! C’est l’infini !… Volé !… Cela peut me prendre toute ma vie… Patience ! patience donc, insensé ! insensé ! »

On entendait en bas, dans le bar, un grand bruit de souliers à clous, et, bien à contrecœur, Mme Hall finit par renoncer à la suite de ce soliloque. Quand elle revint, la chambre était de nouveau silencieuse, moins le léger craquement du fauteuil et parfois le choc d’une bouteille. Tout était fini ; l’étranger avait repris son travail.

En lui apportant le thé, elle vit des éclats de verre dans un coin, sous le miroir à barbe, et une tache dorée qui avait été sommairement essuyée. Elle la fit remarquer.

« Portez-la sur la note ! répondit aigrement le voyageur. Pour l’amour de Dieu, ne m’ennuyez point !

S’il y a quelque dégât, vous l’ajouterez sur la note. »

Et il se remit à consulter une liste dans le cahier ouvert devant lui.

« Je vais vous dire une chose !… » annonça Fearenside d’un petit air mystérieux.

L’après-midi s’avançait et l’on se trouvait dans le petit débit de bière d’Iping.

« Hein ? fit Teddy Henfrey.

– Ce gaillard dont vous me parlez, que mon chien a mordu… eh bien ! c’est un Nègre. Du moins, ses jambes sont noires. J’ai vu cela à travers la déchirure de son pantalon, comme à travers la déchirure de son gant. Vous vous seriez attendu, n’est-ce pas, à voir quelque chose de rose ? Eh bien, pas du tout ! Tout à fait noir ! Je vous affirme qu’il est aussi noir que mon chapeau.

– Parbleu ! s’écria Henfrey, c’est un cas étrange, tout de même ! Pourquoi donc son nez est-il aussi rosé que s’il était peint ?

– C’est exact, répliqua Fearenside ; je le reconnais. Mais je dis ce que je pense : cet homme est un homme pie, Teddy ; noir ici et blanc là, par taches. Et il en est honteux. C’est une espèce de métis : la couleur lui est venue par plaques au lieu d’être fondue. J’ai déjà entendu parler de ça. C’est d’ailleurs ce qui arrive communément pour les chevaux, comme chacun sait !… »

 

Commentaires

Nous sommes toujours dans le métissage, la différence, et son rejet avec cet extrait, bravo, bien choisi

Petit garçon j'avais une panoplie de l'homme invisible ! Le chapeau, le masque avec les bandelettes !
Sûrement que je me sentais invisible !!!

chaleureusement à vous deux

Écrit par : Lung Ta | 19/07/2007

Bonjour ami Lung Ta

Merci pour ton message.

et il n'y avait pas de nez en plastique dans la panoplie ... il faut que j'éclaircisse cette affaire !

Très cordialement , Ti Sophie

Écrit par : sophie | 19/07/2007

Les commentaires sont fermés.