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15/01/2020

Lu ce matin ♣ Le renard qui migre de la campagne à la ville fuit les chasseurs ♣♣♣ Roschdy Zem

"Le soir venu, après le coucher du soleil,
on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal
ou possédés par des démons.
La ville entière se pressait à la porte.
Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies,
et il expulsa beaucoup de démons ;
il empêchait les démons de parler,
parce qu’ils savaient, eux, qui il était.

 

Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube.
Il sortit et se rendit dans un endroit désert,
et là il priait.
Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche.
Ils le trouvent et lui disent :
« Tout le monde te cherche. »
Jésus leur dit :
« Allons ailleurs, dans les villages voisins,
afin que là aussi je proclame l’Évangile ;
car c’est pour cela que je suis sorti. »

 

Et il parcourut toute la Galilée,
proclamant l’Évangile dans leurs synagogues,
et expulsant les démons." 

 

"Le Fils, en servant le Père, accomplit toutes choses du début jusqu'à la fin, et sans lui, personne ne peut connaître Dieu. Le Fils est en effet la connaissance du Père, et la connaissance du Fils est révélée dans le Père par le Fils. C'est pourquoi le Seigneur disait : Personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père, et personne ne connaît le Père, si ce n'est le Fils et tous ceux à qui le Fils le révélera. « Il le révélera », cela n'est pas dit seulement au futur, comme si le Verbe avait commencé à manifester le Père en naissant de Marie, mais cela vise la totalité du temps. Depuis le commencement, en effet, le Fils, présent à son ouvrage, révèle le Père à tous ceux à qui le Père le veut, quand il veut et comme il veut. Voilà donc pourquoi, en tout et partout, il n'y a qu'un seul Dieu Père, un seul Verbe, un seul Esprit, et un seul salut pour tous ceux qui croient en lui.

 

Répons

 

R/ Sur le visage du Christ,
rayonne la gloire de Dieu.



Moïse a voilé son visage pour en cacher l'éclat :
c'est en Christ que le voile disparaît.



Nous tous, le visage dévoilé,
reflétons la gloire du Seigneur.



Nous serons transformés en cette image,
toujours plus resplendissante,
par le Seigneur qui est Esprit.

 

Oraison

 

Dieu éternel et tout-puissant, dirige notre vie selon ton amour, afin qu'au nom de ton Fils bien-aimé, nous portions des fruits en abondance."

 

Amen.

 

♣♣♣

 

Autre lecture du matin :

 

Saint Rémi (437 - 533)

 

Issu d'une grande famille gallo-romaine de la région de Laon, il avait pour mère sainte Céline. A 22 ans, il est choisi comme évêque de Reims et son activité missionnaire s'étend jusqu'à la Belgique. Il fonde les diocèses de Thérouanne, Laon et Arras, crée tout un réseau d'assistance pour les pauvres et joue un rôle de médiateur auprès des Barbares. Quand le chef franc Clovis prend le pouvoir, saint Rémi lui envoie un message "Soulage tes concitoyens, secours les affligés, protège les veuves, nourris les orphelins."

 

La reine sainte Clotilde, tout naturellement, se tournera vers saint Rémi et vers un autre évêque contemporain, saint Vaast, pour acheminer le roi vers la foi. Après le baptême de Reims, saint Rémi restera, jusqu'à sa mort, l'un des conseillers écoutés du roi et sera l'un des artisans, en Gaule, du retour à la vérité catholique des Burgondes après le bataille de Dijon et des Wisigoths à Vouillé, deux populations contaminées par l'arianisme.

 

Prière

 

Prions pour nos évêques qu'ils puissent nous guider et nous faire grandir dans la foi.

 

♣♣♣

 

Beaucoup plus de renards à Londres qu'à Paris. Pourquoi ? Parce qu'en Angleterre il y a bcq plus de chasseurs de renards qu'en France. Les renards viennent en ville parce qu'on grignote leur territoire mais aussi parce qu'en milieu urbain, il n'y a pas ceux qui les chassent.

 

https://www.20minutes.fr/planete/1098503-20130211-faut-il-avoir-peur-renards-a-paris

 

♣♣♣

 

Je viens de lire dans le Télérama de la semaine, l'interview sur Roschdy Zem.

Extrait :

 

"Il n'y avait pas de place pour nous dans les lycées. Nos parents étaient tous convoqués pour s'entendre dire qu'un CAP c'était bien, qu'en trois ans on aurait un vrai métier. Pour les enfants d'immigrés, c'était la voie à suivre, quels que soient les résultats. Et pourtant, je vivais dans une ville communiste, pas d'extrême droite. Mais il existait un véritable nettoyage. Je ne m'en suis pas mal sorti mais ce système qui aurait dû m'aider m'a écrasé. À l'heure du lycée, je me suis retrouvé écarté. J'avais la moyenne pourtant. Et des facilités. Mais un jour on m'a dit qu'il n'y avait pas de place pour moi. J'avais 17 ans et j'ai passé trois mois avec ma mère à courir les établissements où toutes les portes se fermaient. J'ai ressenti une grande panique. Et le recours que j'ai trouvé, c'était l'armée. Le seul corps de l'État qui me proposait une issue : un contrat avec un métier au bout de trois ans, un logement sur une base aérienne. Je n'y ai jamais mis les pieds car je suis tombé amoureux. Mais aujourd'hui, plutôt que d'être interviewé par Télérama, je pourrais être militaire retraité."

 

                          Roschdy Zem   

 

Commentaire : le système scolaire s'est jusqu'à ce jour toujours arrangé pour cibler certains et en décourager d'autres.  Je pense que si on m'avait orientée vers un CAP,  au lieu de me diriger vers le lycée avec de la malveillance à la clé de la part des "instances professorales", c'eût été plus franc, j'y aurais vu plus clair, et j'aurais évité certaines galères, du fait de comprendre de quoi il retournait me concernant.

 

Je comprends Roschdy Zem, qui a eu un parcours scolaire ressemblant au mien à ceci près que je suis allée au lycée. L'acteur joue très bien. Pour preuve : zéro narcissisme dans son jeu. C'est ce qui me permet de suivre un acteur ou une actrice. S'ils sont narcissiques, je m'ennuie très vite. Merci Roschdy Zem.

 

04/10/2014

Guite-à-tout-faire + L'hécatombe (nouvelle)

Les granules ont endigué ma grippe naissante qui se traduisait par de fortes courbatures, fatigue et frissons mais Patrick par qui je l'ai eue ne se débarrasse pas d'elle aussi facilement malgré la mise en partage de "mes" granules, prescrites par l'homéopathe. Mon organisme aurait une plus grande sensibilité à l'homéopathie que le sien, du moins, il donne une réponse satisfaisante plus rapide.

 

 

J'ai terminé la lecture de L'Avaleur de sabres de Féval, avec toujours cette impression de hauts et de bas. Mais il est certain que l'auteur tient de main de maître les fils de son histoire où s'entrecroisent les mouvements sans fin  de personnages à la destinée toujours compliquée. Féval par contre, trop scientifique d'esprit, n'a pas la préscience d'un Victor Hugo, j'appelle préscience ce qui est lié à la grande sensibilité de Victor Hugo pour la cause du peuple. Chez Féval, les Grisettes ronflent, si mignonnes soient-elles leur joliesse est entachée de vulgarité,  vulgarité que les précieuses marquises et  duchesses de Féval essaient vainement d'imiter pour être dans le coup si j'ai bien compris lorsqu'il fait mention de cela dans un passage du roman. Petite Reine est devenue une belle grande blonde aux yeux bleus, et Féval insiste tellement sur la physionomie des femmes, lesquelles lorsqu'il les juge très belles," lancent des rayons" dit-il littéralement, pour faire sans doute allusion à l'aura. En outre Féval ne semble pas non plus avoir de sensibilité à la condition des Noirs, qui est atroce à l'époque comme chacun sait. Et il y a Médor, un être humain par trop serviable, dont on ne sent pas que Féval soit interpelé par la condition qu'il lui a assignée dans son histoire. Médor est Médor, et comme dira Madame Canada  Chacun à sa place. D'où qu'on réalise le phénomène, le génie qu'était Victor Hugo. Néanmoins par la lecture de Féval on apprend quand même énormément de choses sur les  mœurs, la condition des uns et des autres, sa perception  des choses en tant que catholique ; et en tant que tel j'ai été d'autant plus étonnée de son dédain souvent inconscient des gens ordinaires, c'est-à-dire, sans fortune pour de bon, ceux qui ne sont que passagèrement infortunés sont ses héros. Lilly par contre était réellement du milieu des chiffonniers mais, chose improbable, comme par un coup de baguette magique, elle était bien éduquée naturellement, comme si elle avait toujours reçu des cours de maintien, sachant également coudre, alors que la jolie Guite qui elle aussi , entre autres choses, sait coudre, a de mauvaises manières "naturellement" et Féval la nomme  Guite-à-tout-faire. Cruelle mentalité de la bourgeoisie catholique je pense.

 

 

 J'ai composé cette nouvelle ce matin que j'intitule :

 l'hécatombe  ou Là-bas si j'y suis

 

À l'autre  bout de la piscine se tenait un homme que je voyais de dos, son slip de bain semblait rouillé au niveau de l'élastique. Il demeurait immobile si bien qu'on s'approcha et ce fut pour constater son décès.

 Où se trouvent ces gens qui dorment là-bas. Mais non, ils ne dorment pas, la femme, qu'on dirait Arabe garde les yeux ouverts et l'homme à côté, portant lunettes, si pâle, légèrement penché vers elle,  contemple sans fin le cadran de sa montre, coincé à sa droite par la femme il n'ose  bouger le bras, légèrement étendu, contre lequel elle se tient appuyée... à sa gauche un troisième personnage, un homme, bouge quelque peu celui-là, remue une jambe, incline la tête de temps à autre,  prend son mal en patience et ne se rend pas compte de l'immobilité des deux autres. Ces gens sont serrés sur leur banquette. Sans doute se trouve-t-on dans le métro qui peu à peu se désertifie. L'homme qui bouge finit par s'en aller et les deux autres de garder leur position. "Ils sont morts constate le contrôleur... lui avait le bras coincé quand elle s'est un peu affaissée et il ne l'a pas libéré, il a dû expirer avant, alors qu'il était en train de regarder l'heure. Les deux étaient étrangers l'un à l'autre probablement. Un coup du hasard . Qu'est-ce qu'on fait du paquet de  tomates, presque un kilo, que la dame portait sur ses genoux ? On les mange ? finit par demander le contrôleur à ses collègues, venus en renfort, qui les veut ? Ce serait dommage de les jeter à la poubelle." Mais il lui est répondu qu'il serait indécent de manger les tomates d'une morte. Voyez-vous ça constate-t-on autour, ces deux-là sont morts en plein  train-train quotidien, elle, allait préparer une salade, lui, c'est en regardant machinalement sa montre que tout s'est arrêté. Le contrôleur ajoute, un peu déconfit : "c'est comme si tous les deux me disaient "Va voir là-bas si j'y suis". 

 

 

12/08/2014

Le récit débutait

Des enfants, l'œil intéressé et candide, assis sur des coussins, tête levée vers le conteur, l'écoutaient attentivement. Il trônait sur une chaise de bois vieux et usé à la patine du temps, et moi,  venant d'arriver je pris au vol ces propos d'un récit qui, sûrement, débutait :

.... vraiment c'était chose singulière disait le conteur — qui me salua d'un bref sourire et d'un clignement d'yeux sans interrompre son récit  — tous les habitants de cet endroit que d'aucuns nommaient le centre du monde, eh bien, cette équipe de savants, comme par magie, à l'aide d'une poudre qui n'était pas de Perlimpinpin, leur avait momentanément ôté la mémoire en préservant les capacités intellectuelles d'autre part. Un moment je dois dire, qui devait se compter en mois et constituer un temps où se passeraient des choses étranges. La première, celle que le monde des savants s'attendait à voir se produire, eut lieu en effet et ce fut... à votre avis les enfants ?

— ...

 le dépôt d'armes ! reprit le conteur. Les chefs des deux armées de belligérants, ayant oublié le motif  de la guerre, ordonnèrent un cessez-le-feu immédiat !  Les populations, de leurs côtés, obtempérèrent sur le champ  par la force des choses, tous étant pris de malaises divers et il se fit un grand silence dans les villes que les bombardements successifs avaient quasi détruites. Même les bébés avaient pour quelques heures cessé de réclamer leur lait à ce qu'il semblait. Enfin, des gens éberlués, civils qui auparavant se cachaient comme ils pouvaient, sortirent de leur maison, se tâtant leur propre visage pour la plupart, se frottant les yeux pour les uns, qu'ils écarquillaient ensuite sous l'effet de la stupeur. Bientôt un murmure confus se leva dans les rues où militaires des deux camps et civils se mélangeaient dans une sorte de cohue où les uns et les autres se dévisageaient avec horreur, personne ne se reconnaissant plus :  

"que se passe-t-il ? Vous aussi ? Vous non plus ? Quel jour  sommes nous ? ... Sommes nous ? Je ne sais plus...  qui je suis !"

C'est un peu le genre de propos qu'on entendait partout et il se produisit bientôt un tintamarre où se mêlaient des cris de panique.

Un hurlement de douleur s'éleva qu'autour on écouta, médusé, car c'était un hurlement qui se prolongea en paroles criées  :

"Punition !  Ô Pitié ! personne ne sait ce qu'il fait dans cette ville frappée d'oubli ! Pitié ! Que quelqu'un ici nous rappelle qui est qui, ne serait-ce que pour comprendre quelque chose à toute cette destruction ... ces murs éventrés de partout !"

Parmi la population, un couple de jeunes gens seul, se taisait résolument, autrement émus. Les deux seuls spécimen à qui les savants n'avaient pas donné une poudre qui n'était pas de Perlimpinpin ... ces deux-là, les savants les avaient surnommés Roméo et Juliette !

Le conteur, à son tour étreint par une émotion que son propre récit lui prodiguait, toussota devant les enfants qui clignaient des yeux d'un air complice : "Roméo et Juliette !" murmurèrent-ils. "Ah oui, dit l'un, les amoureux, comme stéphan et Lélia dans ma classe de CE 2, ce conte veut dire que si on trouve un copain ou  une copine avec de l'amour et tout, les savants  nous donneraient pas leur poudre, ils en ont juste marre des bagarres ...." 

—  Il faudrait d'abord que vous sachiez, pour mieux comprendre, que Roméo et Juliette appartenaient chacun à des camps opposés, ils étaient l'un et l'autre de familles de haut rang, selon les codes d'alors, qui se bagarraient tout le temps à mort.

— Ouais ! dit un enfant, mi perplexe,  mi goguenard, à son voisin, c'est comme si t'aimais la fille de celui qu'a fauché la moto de ton père l'an passé.

— Un peu plus de profondeur les enfants !  le conteur trépigna d'agacement sur sa chaise qui couina à son tour,  il s'agit pour ces deux populations d'affects plus profonds que cela,  liés au territoire, sacré, pour les uns et pour les autres...

Je reprendrai demain ce récit, je vois que le nouvel arrivé voudrait s'entretenir avec moi. "Le nouvel arrivé", c'était moi, déguisée en monsieur à moustache à l'occasion d'une fête costumée qui se donnait aux alentours.