11/09/2009
Follow your bliss.
Sur AgoraVox
"En incitant ses étudiants puis lecteurs, à expérimenter leur mythe personnel sans suivre les grands mythes établis dans nos cultures, il encourage chacun à trouver ce qu’il veut accomplir d’unique et à le développer quoi qu’il en coûte, afin de faire l’expérience d’être en vie. C’est ce qu’il appelle “suivre son coeur” ou son “bliss”. Campbell pense qu’une vie bien remplie enchaîne une quête héroïque, l’une après l’autre. Pour la réaliser, nous avons besoin de trouver l’image d’un mythe qui éclaire notre vie ou répond à nos questions les plus profondes, quelle que soit la culture à laquelle appartienne ce mythe ; ou de suivre ce qui nous tient le plus à coeur à la place ou en parallèle d’un métier qui nous fait matériellement vivre."
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/joseph-campb...
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10/09/2009
Une enquête du détective Francis
Extrait du livre "Chien méchant" de Akif Pirinçci
D’après la post-face du livre, édité aux Éditions Belfond, les romans félins de l’auteur ont conquis de très nombreux lecteurs de par le monde. Les personnages principaux de ce bouquin sont donc des félins et des canidés. Un meurtre particulièrement sadique a été commis dans leur communauté. Barbe-Bleue, un brave chat de quartier, demande l’aide de Francis, le chat détective, pour résoudre l’énigme. Quant à pacifier les esprits complètement chamboulés face à l’horreur de ce crime qui pourrait faire partie d’une série d’autres "chaticides" de cet acabit, c'est une autre paire de manches !
L'extrait :
« L’Œil de Barbe-Bleue, à son âge avancé, semblait ne plus remplir son office qu’à grand peine ; ou peut-être n’interprétait-il la réalité qu’en fonction de ses préjugés. Lesquels exigeaient que seuls les autres soient responsables des meurtres. Et pourtant, je ne parvenais pas à blâmer tout de go ses facultés de jugement, étant moi-même dans la plus grande incertitude quant à la chose observée. Le cadavre — certes en plus petit — flottait devant mes yeux comme une baleine harponnée ne pouvant témoigner des exactions barbares commises à son encontre qu’en exposant sans ménagements ses flancs meurtris. Je pus, malgré l’épaisseur du pelage, faire quelques constatations intéressantes : tant par le diamètre des perforations que par la distance les séparant (l’écart entre les canines, donc), les nombreuses morsures, accumulées surtout dans la région de la nuque, donnaient en effet à penser que seules des créatures dotées d’une morphologie plus puissante que celle de mes semblables pouvaient entrer en ligne de compte. Mais 1. ces incisions n’étaient pas d’une taille si exceptionnelles qu’elles dussent obligatoirement désigner un clébard comme coupable ; et 2. grâce à une habile sélection et à une diète irréprochable, quelques-uns de mes congénères avaient acquis une carrure imposante et arboraient maintenant des dentures dignes de respect. En outre — mais peut-être était-ce pure imagination de ma part ? —, les plaies avaient quelque chose, comment dirai-je ? d'impeccable, oui, quelque chose de propre. Un peu comme si elles avaient été l’œuvre d’un artiste, qui, en dépit du stress et des impondérables liés à tout meurtre, aurait mis un point d’honneur à infliger à sa victime des blessures aux contours aussi nets que dans une bande dessinée. Car lorsque les prédateurs que nous et les clébards étions encore malgré notre domestication se lançaient dans la morsure, le résultat ressemblait rarement au monogramme laissé par un vampire au cou d’une belle jeune fille. Autour des incisions apparaissaient d’affreuses déchirures, et les victimes ne s’en tiraient jamais sans quelques égratignures ou quelques déchirements de peau.
Je contemplais pensivement la mare sanglante, où semblait se répandre un filet de peinture rouge issu de je ne sais quelle source invisible. Ce faisant, je constatai en silence que mes déductions ô combien futées m’emplissaient comme à l’accoutumée d’un sentiment d’autosatisfaction professionnelle. Et c’est avec d’autant plus de stupeur que je m’aperçus soudain que des gouttes tombaient dans cette eau souillée, déclenchant à la surface de drôles de petites ondes circulaires, et que ces gouttes n’étaient rien d’autres que mes chaudes larmes. Aussi, je relevai la tête et fixai la dépouille.
C’était Roxy.
...
Et il en fut ainsi pour moi après la découverte du corps de Roxy. Quelque chose de sinistre s’abattit sur moi, qui malgré le soleil précipita mon cœur dans les ténèbres les plus profondes. Pourtant, je suivis Barbe-Bleue en direction du rendez-vous avec le même enthousiasme que si cette découverte m’avait rechargé les accus de mille volts. La raison ? Il me fallait des coupables pour cette monstrueuse barbarie. Et, en dépit de mes subtiles réserves, je m’étais sincèrement rangé à l’avis de Barbe-Bleue, et je savais qui étaient les assassins : les autres !
...
Notre grandiose leader était flanqué de Petit Max et de Titus. L’un et l’autre de froids opportunistes, qui par intérêt auraient instantanément abjuré la foi catholique pour se convertir au chamanisme. Deux bâtards des rues, auxquels un pelage aventureusement tacheté et un visage étrangement pointu donnaient à la fois un air de rapaces et la mine de mandarins sournois. Tous trois se tenaient en première ligne et faisaient des efforts surfélins pour paraître au moins aussi imposants que la garde prétorienne de César.
"Ma foi, maintenant que notre ingénieux ami nous fait enfin l’honneur de sa présence, j’ai bon espoir que les auteurs de ces atrocités se feront pincer en un clin d’oeil", dit hypocritement Moïse pour calmer l’auditoire. Ce qu’un esprit non embrumé eût pu traduire par : "Vous allez voir, bande d’abrutis : même ce gros démerdard n’arrivera pas à éclaircir l’affaire, et en fin de compte nous pourrons nous sauter mutuellement à la gorge !" Sa formule compassée, "enfin l’honneur de sa présence", était une flèche à mon intention. Car j’étais bien le seul, dans le quartier, à avoir refusé jusqu’ici d’apporter de l’eau au moulin infernal des suspicions et des accusations réciproques, et d’entonner la chanson du chauvinisme génétique. Moïse était un vieux malin rompu à toutes les ficelles, un enjôleur démoniaque sachant jouer en virtuose de l’âme de ses fidèles. Mais ce qui me fichait peu à peu une dizaine d’ulcères à l’estomac, c’était le fait que, depuis la découverte du corps déchiqueté de Roxy, j’adhérais à son orientation. Où allions -nous !"
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08/09/2009
Poésie, dans l'Humanité
La chronique poésie de Françoise Han. Désir d’écrire
Extrait sur Découvertes : http://quaidebruay.blogspot.com/
10:20 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)