28/10/2020
"Assigné à dissidence"
Extrait de l'article de Nathalie Crom dans le Télérama 3693 du 21/10/20 :
"Défini comme noir, comme bâtard, comme homosexuel... Beaucoup d'étiquettes apposées sur le corps et sur l'avenir d'un jeune homme qui avait compris la puissance délétère de ces assignations : "Il m'a fallu beaucoup d'années pour vomir toutes les saletés qu'on m'avait enseignées sur moi-même, et auxquelles je croyais à moitié..." Paru trois ans après La Conversion, son deuxième roman, La Chambre de Giovanni (1956), met en scène un jeune Américain découvrant son homosexualité dans le Paris des années 1950. Des décennies plus tard, dans un article célèbre où il décortique le stéréotype de la masculinité américaine, Baldwin soulignait la libération qu'il avait ressentie lorsque "toutes les catégories américaines de mâle, femelle, hétéro ou pas, noir ou blanc volèrent en éclats, Dieu merci, très tôt dans [sa] vie [...]. Dès lors que vous avez aperçu la signification d'une étiquette, elle peut sembler vous définir aux yeux des autres, mais elle n'a pas le pouvoir de vous définir vous-même." Cette exhortation, lancée à chaque individu, et à la société dans son ensemble, à se défier des identités univoques et des normes, et à tenter de s'en extraire, fonde la singularité de James Baldwin."
Merci pour ce bel article sur James Baldwin, Télérama, et merci Baldwin non seulement pour avoir osé être lui-même mais aussi pour avoir aidé les autres, homosexuels et ceux désignés comme différents pour x raisons. Un énorme travail, une œuvre.
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