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03/07/2020

La queue, de Roland Thévenet ♣♣♣ Confrontation de deux intellects : Zemmour et Enthoven

J'ai terminé la lecture de l'inoubliable livre intitulé Un chat nommé Darwin, regard du scientifique sur son propre amour porté à un chat, et aussi sur le spectre de ce chat. Un livre qui fera partie pour moi de ceux qui me restent toujours en tête et que je relirai régulièrement.

 

Ce matin j'ai ouvert un livre que je n'avais pas été en mesure de lire en 2015 parce qu'il était trop riche en quelque sorte en diverses informations à digérer. Écrit de main de maître rien n'est laissé au hasard, les références culturelles s'intègrent tout naturellement dans le quotidien des personnages et les interpellent au coin d'une rue, au détour d'un tableau de maître, tout comme les interpelle la vulgarité qui finit par refiler la nausée aux plus sensibles. Il y a une intrigue : la disparition d'un milliardaire, qui a réussi au-delà de toutes prévisions dans le milieu huppé de la haute couture en inventant "la queue", non pas une queue de pie, mais une pièce de tissu tout autre, un rajout en fait à n'importe quel vêtement ; concept censé, peut-être, faire dans la provoc mais devenu tout à fait bon chic bon genre, faisant office de queue virtuelle d'un animal (un slogan pour parler d'elle dit : la nature vous l'a prise, la culture vous la rend) ; telle la traîne des robes de mariées pour certaines queues pouvant raser le sol ; une pièce rapportée donc que l'on peut agrafer ou encore épingler (chez les étudiants) au bas d'une chemise ou autre haut vestimentaire. Rares sont les personnes appartenant aux milieux intellectuels pouvant  se passer d'adapter à leur vêtement une queue qui s'accordera avec celui-ci. Derrière ces futilités pourtant, à l'air bon enfant, l'Europe frappe la Grèce sans pitié et des suicides en grand nombre ont lieu là-bas, dans l'indifférence générale, chacun étant à ses propres affaires et à la queue qu'il portera avec tel ou tel vêtement. J'en suis à la page 31. Le livre s'intitule La Queue, je le rappelle, de Rolond Thévenet. Extrait page 31 :

 

"On en portait partout. Dans la capitale européenne, elle était même devenue la marque du plus parfait conformisme, de l'intégration la plus béate au jeune millénaire. Pas un, parmi les passants, en majorité fonctionnaires en poste à Bruxelles, pas un pour y échapper ; la queue street-style régnait en maître." 

 

♣♣♣

 

À cogiter encore le débat vu ce soir à la télé. Je l'ai pris vers le début mais pas tout à fait au début, c'est pourquoi entre autre, je compte le réécouter. S'y confrontent deux titans de la culture : Zemmour détenteur d'un riche savoir sur l'histoire de France, et Enthoven, celui de la philosophie. J'ai pris un peu de ce que disait Zemmour et un peu de ce que disait Enthoven. 

Sans vouloir synthétiser à l'extrême mais pour faire court sans prendre de raccourci, j'étais parfois touchée par le respect de Zemmour envers le pays d'accueil, la France, pour laquelle il éprouve une reconnaissance sans borne. C'est rare en effet de voir des personnes dire leur amour de ce pays à travers l'histoire millénaire de celui-ci. Pour autant l'histoire n'a pas toujours été glorieuse et, à mon sens, il n'est pas besoin pour l'aimer de porter sur ses épaules les péchés de la France, ses erreurs graves. Les reconnaître tout en continuant de respecter les gens du pays, dont les ancêtres sont français depuis très longtemps suffit, à mon sens. Car ces personnes des générations actuelles ne sont en rien responsables des crimes commis avant qu'elles n'existent. Toute vengeance sur eux je la vois donc comme ignoble.

J'ai aussi parfois compris Enthoven, notamment dans son désir d'une France purifiée des forfaits commis contre d'autres. Mais quand Zemmour dit que des Français de souche peuvent être eux aussi écrasés, je sais que cela est vrai. Ils peuvent l'être par d'autres français de souche, comme par des français de "nouvelle souche" par ailleurs.  Mais encore, l'altérité opère naturellement, comme le temps change les gens. Les français de souche ne peuvent qu'être différents de leurs ancêtres, tout comme les "nouvelles souches" ne doivent pas rester éternellement embourbées dans un désir de revanche contre ceux dont les ancêtres ont fait l'histoire de France. Le respect doit opérer des deux côtés. Le respect, maître mot en pareille mixité, devenue incontournable réalité.  

 

Le débat :

https://www.cnews.fr/emission/2020-07-03/eric-zemmour-face-raphael-enthoven-974972

     

20:52 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

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