06/10/2019
La télé : Vidocq et Roxane ♣♣♣ Les deux philosophes face à la PMA
Cohen le journaliste. Hier après-midi je l'écoute commenter Vidocq et Roxane, des personnages sado masochistes, pervers et branchés sexe. Le journaliste Cohen commente, l'œil pétillant, ce côté amoral qui (d'après ce que j'ai compris), rend le feuilleton intéressant de son point de vue.
Roxane seule serait amorale selon moi dans ce feuilleton (presque joufflue, très belle) poussant le jeu amoureux sado maso très loin, au bord du passage à l'acte.
Elle est amorale dans le sens où elle veut satisfaire un désir égoïste de possession, ce qui est le grand travers de nombre d'enfants (ce jouet est à moi etc.). Sensualité et jouissance sont à la clé : le jouet est ravissant mais on s'en lasse à la longue.
L'adulte entrant en jeu, il y a prise de conscience du problème et on se retrouve dans la situation plus sophistiquée :
"Je t'aime, en même temps, je te hais." "Je t'aime" réponse : "moi non plus" ; quelque chose du genre "je souffre de te trouver à mon goût et de te désirer, mais te désirer, en même temps, est tellement jouissif que je craque et c'est si délicieux de craquer".
Prenons du recul. Voir par exemple des a moraux comme le sont fascistes et nazis : des gens ennuyeux.
S'imaginer un nazi au physique plaisant (un joufflu genre Presley pour certain(e)s) : la question est : je craque de désir ou pas ?
Même sachant que le gars, avec sa "gueule d'ange", est un nazi ?
Un combat s'engage à moins qu'il n'y ait pas besoin de combat : je suis au-delà de la résistance, étant naturellement plus spirituelle qu'enclin(e) à ne me fier qu'au physique (je crois que ce naturel-là s'acquiert avec la maturité). Ou encore : douleur de s'apercevoir que l'on a quelque chose de nazi en soi (que donc on est malade) du fait que l'on craque : les "barrières morales" sautent.
Dans le cas de Vidocq et Roxane, je pense que les physiques sont secondaires. L'histoire d'amour se passe entre deux personnalités qui se détestent mais s'attirent à cause du charme peut-être que la mort revêt pour eux. Il y a un mystère en fait dans ce genre d'attirance. Pourquoi être attiré par la mort par exemple ? Parce que l'inconnu attire ? On pense y trouver du repos ?
Cela dit mon torticolis m'oblige à prendre un repos relatif... non définitif je veux dire.
♣♣♣
Toujours à la télé hier, j'ai entendu deux philosophes s'exprimer sur la PMA.
Je crois qu'il s'agit pour la femme de pouvoir mettre un enfant au monde sans la présence du géniteur auprès de l'enfant, d'après ce qu'en ont dit les philosophes. Toutefois, un père adoptif peut se trouver dans les parages de la femme en question.
L'un dit qu'il ne voit pas en quoi la PMA poserait problème à la médecine, qui est aussi là pour améliorer la condition des gens. En l'occurrence ici, des femmes. À l'argument : "l'enfant a besoin de la figure paternelle", il répond que l'enfant devra la conquérir cette figure du père en passant notamment par la spiritualité et en se choisissant un père par exemple parmi les philosophes. Donc ici on se passe de l'affection du père, pour aller droit au spirituel ?
Le père, c'est aussi le toucher. Le souvenir que j'ai de mon père est qu'il m'emmenait faire des promenades non pas pour des touchers illicites, mais en me donnant la main. Ou en tenant ma selle de vélo et me touchant dans le dos, au début, pour me lancer.
Cela quelqu'un d'autre peut le faire : un aîné dans l'entourage, un grand frère. Pas spécialement le père.
Focaliser sur le géniteur est peut-être en effet une erreur.
L'autre philosophe demande à la femme de fournir l'effort spirituel. Pour lui, la médecine n'est plus dans son rôle, elle entre dans le domaine des apprentis sorciers avec la PMA. Donc l'effort sur soi n'est plus demandé à l'enfant, mais bien à la femme.
La femme qui ne peut pas biologiquement procréer doit faire effort pour surmonter cette frustration quasi animale et aller plus loin.
Simone de Beauvoir ne disait-elle pas que la femme ne doit pas être réduite à la procréation ?
Si elle peut biologiquement et en a le désir, qu'elle soit mère ; si elle n'en n'a pas le désir, qu'elle écoute ce désir de ne pas en avoir sans culpabiliser ; si elle veut un enfant mais ne peut pas...
que dirait Simone en ce cas ? Je ne sais pas.
Mais le philosophe qui est contre la PMA demande sûrement à la femme dans cette situation de dépasser cette frustration, étant contre la PMA.
Selon l'un ou l'autre philosophe, l'effort d'acceptation puis de transcendance est demandé pour l'un, à l'enfant, pour l'autre, à la femme.
Celui qui est pour la PMA est sensible à la souffrance des femmes. Pour lui, les femmes dans l'inégalité face au processus de procréation, c'est inacceptable.
Pourquoi ?
Peut-être parce qu'il a déjà assisté à des scènes d'humiliation entre femmes : celles qui peuvent et celles qui ne peuvent pas.
Des femmes qui ont oublié Simone, selon qui, en tout cas, une femme ne doit pas se réduire au rôle de reproductrice ; un enfant, il faut être plusieurs femmes et hommes pour l'éveiller.
Ce que j'en pense ?
En vrac, ce qui me vient :
Ceux qui ont la chance d'avoir des parents qui les aiment doivent prendre soin d'eux et savourer leur chance.
Il existe des parents qui n'aiment pas leurs enfants, étant probablement restés enfants eux-mêmes ou je ne sais pour quelle autre raison, ceux-là doivent recevoir assistance morale, enfants comme parents, parents comme enfants. ♫♫♫ Etre l'enfant/maman de sa maman/enfant par exemple, est trop lourd pour un enfant.
La question parentale se complique encore avec la PMA.
La PMA reflète pour moi une sorte d'hystérisation (masculine et féminine), ou une focalisation malsaine sur l'enfant "pour faire comme tout le monde", sinon je suis rejeté, à moins que ce soit autre chose encore, que l'on ne dépasse pas l'instinct de couver un bébé etc., ce qui peut être un instinct très fort, et qui manifestement fait souffrir s'il est frustré.
La planète regorge d'enfants. Les voir de loin, dans mon cas, me convient. Le destin ayant voulu que, ma préoccupation est de rester dans la bienveillance, en dépassant autant que possible le mépris de l'autre. Je me passe des enfants et je trouve très bien que des parents aimants soient heureux d'avoir beaucoup d'enfants autour d'eux. Mais s'ils sont vraiment heureux, alors ils ne se valorisent pas par rapport à cela tout le temps sans plus s'intéresser à autre chose qu'au fait d'avoir le statut de parent, qui les mettraient plus "haut" que ceux qui n'ont pas ce statut. Savourer sa chance tranquillement donc, sans nuire à personne.
Le problème sociétal est : pourquoi ceux qui n'en n'ont pas sont rejetés ?
C'est sans doute ce qui provoque "l'hystérisation" autour des enfants et aboutit à la PMA.
Les responsabilités sont donc partagées.
Médecins justiciers qui veulent réparer une injustice ou qui veulent de l'argent en exploitant ce problème ?
Les deux coexistent peut-être.
Et même avec les meilleures intentions humanistes du monde, attention.
Les magnifiques moines bouddhistes et chrétiens prient pour les parents et enfants des autres. Ce sont sûrement les plus grandes personnes d'entre nous.
Quand la fatalité se fait belle :
07:41 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)
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