12/08/2019
Cayeux ♣♣♣ Le poème du jour lu dans Poem a day et la phrase du jour
Hier nous sommes allés à Cayeux en empruntant les "pistes", tracées depuis longtemps mais encore agréables, en fait des départementales tranquilles qui permettent d'admirer le paysage. Mais, chose nouvelle, beaucoup de monde prend les départementales ces derniers temps. Envie de poésie ou pragmatisme, ou les deux. Les points en moins collectionnés sur les autoroutes ou voies rapides doivent y être pour quelque chose.
Grand vent tiède et très agréable à Cayeux. Les goélands planent dans ce vent qui les déporte, les dévie ; mais le vol des oiseaux est sans turbulence malgré tout, ils ne se mettent pas à faire des rouleaux ou tournés boulés dans les masses d'air ou ce genre de choses... ils savent prendre le vent non pas à rebrousse-poil mais comme les surfeurs aguerris prennent la vague.
Ils crient de joie, ils s'interpellent. Joie communicative.
Cayeux, c'est dans la Somme. Près de la baie. C'est une plage à galets ronds où les chiens doivent se promener sur le chemin de planches aménagé en surplomb, sur la plage surélevée de quelques mètres par rapport à celle qui est au niveau de la mer.
C'est une plage tord pattes pour les quadripèdes et les bipèdes éventuellement, qui peuvent se casser la margoulette sur les planches disjointes ou se choper une entorse s'ils courent sur les galets instables sous un piétinement devenu intempestif. Forcément ils bougent à ce moment-là les galets, puisqu'ils ne sont pas cimentés, côte à côte ils sont, c'est tout, fossiles arrondis par les caresses de la mer, polis à souhait mais devenant de drôles de billes sous les pieds trop remuants en cas de course. Vous êtes forcés à l'attention et à la lenteur : bel exercice !
Un gros galet blanc était posé au niveau d'une extrémité de chemin planché, y était inscrit "Déjà trois chutes". Personne n'a l'idée de voler ce magnifique galet, citoyenneté oblige.
Autre cadeau de Cayeux : après que Patrick se fut installé près de ses collègues, vendeurs de leurs ouvrages, juste en face d'une rangée de cabines, je me suis éclipsée. Je suis allée boire un café à une terrasse où une jeune fille racontait à sa bande de copains et copines qu'elle ne s'était jamais "chopé qu'un seul mec"....raison de plus pour elle de bien vivre son homosexualité leur affirma-t-elle. Un des jeunes hommes me regardait de temps à autre d'un œil "jeune romantique silencieux" et moi je les observais, mine distraite mais l'oreille en coin. La parfaite détective. Je suis dans une ambiance polar ces temps-ci, souvenez-vous. Je me suis attachée au détective Gunther, un personnage créé par Kerr. Mais hier, j'ai trouvé de quoi l'oublier un moment avec un livre qui s'intitule "Le chant des pistes" de Bruce Chatwin.
Un livre qui sent si fort le grenier quand on plonge son nez au creux des pages que c'en serait presque répulsif si je n'étais pas aussi motivée à le lire.
Le garnir de papier d'Arménie comme retient page... c'est une idée qu'elle est bonne, tiens.
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Du coup, rapport au poème, un petit tour chez Linguee et cette savoureuse syntaxe anglaise avec cette phrase :
Mama also goes to the Pentecostal Church, a few bus stops away from Bobby's home.
Délicieuse construction !
traduction Linguee :
Mama va elle aussi à l'église pentecôtiste, située à quelques arrêts de bus de chez Bobby.
Notre langue n'est pas mal fichue non plus, hum ?
Bruce Chatwin et D. H Lawrence : des nomades dans l'âme et grands voyageurs dans la vie.
Bio de DHL :
https://fr.wikipedia.org/wiki/D._H._Lawrence
12:12 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)
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