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18/05/2019

Je range sans déranger

Du rangement encore aujourd'hui, c'est plus passionnant que déranger et surtout moins fatigant.

Il arrive un âge ou déranger vous dérange par la même occasion... d'où la motivation à ranger, vous suivez ?

 

J'ai l'humeur badine quand je range. D'autant que des voisins m'ont donné à ranger une encyclopédie ou dictionnaire Larousse en six volumes, éditée en 1989. Une mine d'informations :  mieux que n'importe quel moteur de recherche par certains côtés.

 

Mais je fais un passage hâtif sur ce blog avant de retourner ranger.

Afin de consigner ici ce qui a particulièrement retenu mon attention hier.

Au matin, alors que je me décarcassais dans le patio, je décide de faire une pause-télé pour reposer mes lombaires endolories. Je tombe sur une émission à la trois, et non "à la noix", qui parle du langage chtimili  ou chti mi li tartous. En bref, du langage Chti.

Les anciens du nord, plus précisément de Picardie (avec l'Artois, le Ternois etc.,) regrettent que la "langue du cœur" : le chti, ou patois du nord (hors Flandres qui est collée aux territoires chtis, où l'on parle flamand), ils regrettent disais-je, que ce patois se perde.

Il faut reconnaître qu'il est riche en vocabulaire coloré.

Par exemple un enfant de cette émission a dit qu'il savait encore comprendre le patois de ses grands parents.

 — "Par exemple qu'as-tu entendu en patois, venant d'eux." lui demande alors la prof de patois.

L'enfant répond :

"Tin nez i keu din d't'bouk"

mot à mot : "ton nez, il tombe dans ta bouche."

ou encore, sous la forme du futur imminent : "tin nez i va ker din d't'bouk."

 

Des jeunes passent dans les maisons des anciens pour répertorier du vocabulaire de ce patois :

"Comment dit-on "escargot" en patois ?" demande l'enquêtrice, et la conteuse a répondu par un autre mot français, plus poétique.

J'en ai conclu qu'ils ont oublié comment on disait escargot en patois, comme moi, d'ailleurs.

L'après-midi, je posais la question à mon père de 88 ans. Il a dit tout de suite : "lémuchon". "Donn' del salad' ach lémuchon" ou "Donne de la salade au lémuchon", euh pardon, à l'escargot.

Pour dire "On n'est pas assez bien pour eux,"  ma mère dit : "On n'est pas assez choss pour eux."

 Un peu de vocabulaire encore : arnéker

"qu'min kal est arnéké !"

mot à mot : "Comment qu'elle est habillée !"

Pour "pleurer", on dit "braire", comme pour l'âne.

"Cosette" ou "qu'o z'et" dans, par exemple :

:"ch'é vrai qu'o z'et gramin, j'avo pon réalisé l'nomb' qu'o z'et à vous tartouss. Qu'min qu'euj' va fair' pour placher tout l'mond' ?"

 

En français :

"C'est vrai que vous êtes nombreux. Je n'avais pas réalisé le nombre de personnes à vous tous. Comment je vais faire pour placer tout le monde ?"

Pour dire "tirer sur"  : "saquer d'ssus"

"Al saquo su'm jupp', pour eum'faire inrager."

Traduction : Elle tirait sur ma jupe pour me faire enrager.

Une fillette à l'école m'avait fait le coup et je l'avais exprimé ainsi en moucharde que j'ai été alors, à la Sœur qui m'avait peut-être réprimandée pour avoir été turbulente durant l'office : "elle a saqué sur ma jupe tout pendant la messe."  Un seul mot en patois. Car à l'école nous devions parler en français, ainsi qu'à la maison, où mes parents parlaient patois par contre.

Pour dire "culotte", on dit "maronne"

Donc ;  "Les sans maronnes"

 

Il est maintenant  l'heure pour moi de continuer mon rangement ou : "d'marmet' à ringer".

 

 

 

 

 

 

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