28/02/2019
L'âge adulte ♣♣♣ L'analyse de La Faute à Rousseau
L'âge adulte fait regarder les choses avec le plus d'honnêteté possible, "le plus possible" compte tenu que l'on peut ne pas vouloir s'avouer certaines choses à son insu, tant d'autres nous tiennent à cœur.
Acte d'honnêteté ce jour : considérer la chose religieuse, plus précisément catholique, à partir de l'article lu dans Télérama sur le sujet, avec lucidité, sans a-priori.
Télérama, que je recevais sans le lire bien souvent, mais auquel j'accorde plus d'attention maintenant que je ne regarde plus la télé... (pour voir si l'envie me vient de regarder telle ou telle émission).
L'article en question parle du travail d'Ozon, le cinéaste, qui a osé montrer l'Église sous un jour schizophrénique. Où j'ai lu que des avortements se pratiqueraient en catimini, en cas de viols de religieuses par des prêtres, alors que, en vitrine, l'Église lutte contre l'avortement.
Bref tour d'horizon de vécus de proches, dans un environnement catholique à une certaine époque.
Hier, en allant rendre visite à mes parents très âgés, je les écoutais rappeler la vie de village avant, rythmée par les messes, les processions, les gens qui communiquaient beaucoup entre eux grâce à la forte présence d'un prêtre dans chaque village. Ils avaient répéré des hypocrisies mais ils gardaient le meilleur et regrettaient ce temps de fraternité perdue.
Désormais disaient-ils, c'est comme mort pour les générations suivantes, où plus personne ne se connaît vraiment. C'est le formatage avec la télé. Mais ils se souvenaient par ailleurs qu'une de leur connaissance a été à deux doigts "de jeter son nouveau né dans un cabinet" (toilettes) de l'époque, (fait d'une planche au centre de laquelle se trouvait un grand trou pour évacuer les défécations), tant la honte d'avoir conçu un enfant hors mariage et hors fiançailles la submergeait. Elle n'avait pas pu avouer à sa mère qu'elle était enceinte à cause de cette honte qui lui venait des mœurs en vigueur, qui étaient chrétiennes au village sans prétention.
Il faut se rappeler cependant que c'est pareil avec les autres religions et ne pas accabler les chrétiens. Il n'empêche que le Christ était oublié au profit de la peur du pêché mortel, celui d'avoir "forniqué" sans l'autorisation du mariage assorti de la bénédiction d'un prêtre.
La peur du bannissement peut faire commettre un assassinat, lequel permettait de sauver les apparences dans la tête affolée de leur amie qui heureusement accoucha par surprise dans son lit, sous les yeux de sa mère. Elle aima cet enfant par la suite : ouf pour lui.
Cette peur panique du bannissement ou de l'ostracisme ne relève pas seulement d'un manque de maturité. Cette peur traduit aussi la lucidité du peureux en question (de la peureuse, en l'occurrence), sur la cruauté d'une communauté qui rejette autrui si facilement. Je pense que c'est le cas pour beaucoup de communautés. Comme si nous humains pas encore suffisamment humanisés, nous contentions d'être grégaires pour satisfaire des besoins spécifiques, oublieux de la spiritualité qui ne vient qu'ensuite, comme un folklore.
L'Église comme beaucoup d'autres institutions a besoin de mûrir.
Va-t-il surgir de son anéantissement, si celui-ci a lieu, autre chose, une Église plus authentique, sincère par rapport à la foi ?
Un autre souvenir me vient à l'esprit : celui de Sœur Marie Anna quand la prof de gymnastique venait faire cours de sport à l'école. Nous étions des petites filles qui nous mettions alors en short ou survêtement et faisions à l'occasion de ce cours ou plutôt de cette séance, toutes sortes de mouvements de gym avec un certain entrain pour beaucoup d'entre nous ; ça nous défoulait, on était heureuses ; un peu à l'écart, sœur Marie Anna nous regardait et à sa manière de le faire, j'étais sûre qu'elle avait envie de bouger elle aussi. Je regrettais qu'elle ne puisse pas se mettre à l'aise pour le faire.
J'insiste avec le qi gong sur ce blog, va savoir si ce n'est pas pour affirmer à quelques religieuses ou religieux catholiques qui me liraient par hasard, que le corps peut se mouvoir en toute dignité et beauté.
La sexualité par ailleurs, il leur faut, il nous faut méditer là-dessus pour ceux qui ont besoin de faire l'amour. Sans doute cela est-il un art plus qu'un assouvissement primaire.
Pour revenir au corps qui se montre ou s'accorde attention dans le sport, le cinéma est aussi un domaine où le corps prend de la place. Or le cinéma peut se muer lui aussi en institution violente quand il décrète que seuls tels ou tels corps ont le droit d'être mis en avant, "satisfaits" ou loués. Souvent après des castings qui ont éliminé des gens jugés moins beaux, allez savoir pourquoi. Car en cette matière tout est subjectif. D'aucuns apprécieront les longs cous jusqu'à faire mettre aux femmes des anneaux torturants qui ne vont plus lui permettre, une fois les anneaux enlevés de tenir la tête droite, d'autres vont focaliser sur les pieds. Quel formating ! Cela a-t-il à voir avec le respect ? Base de l'amour.
Voilà, ce n'est qu'une note pour défricher un peu les choses à mon niveau d'expériences.
♣♣♣
Esprit d'analyse pointue chez La Faute à Rousseau. Extrait édifiant :
"... Dans ces deux cas, deux personnalités imaginent des systèmes qui, à chaque fois, conduisent manifestement dans le mur, et pour les mêmes raisons : ils font confiance à la sagesse des individus, à la bonne foi des gouvernants – comme nous en ce moment… – et aux mathématiques, bien sûr, comme nous le faisons avec les algorithmes pour ce qui va sortir du Grand Débat. Mais au fond, comme à l’époque, l’organisation de ce dernier pose la question de ce qu’il recouvre : de la naïveté, comme dans le cas de Condorcet ? De la folie, comme le prétend Louis Blanc à propos de Rittinghausen ? Ou plus simplement de la duplicité, le Grand Débat comme moyen rêvé d’étouffer la parole du peuple par le déchaînement de cette parole ? Des millions d’opinions plus ou moins divergentes sur des sujets plus ou moins variables finissent par s’écraser les unes les autres, ce qui démontrera en définitive que seuls les experts sont capables de dire quelque chose de sensé et que le peuple doit revenir sagement chez lui, remiser ses gilets jaunes et faire confiance aux dirigeants éclairés qu’il a élus – selon l’idée aussi vieille que Montesquieu que le peuple est incapable de se gouverner mais qu’il sait parfaitement désigner les représentants qui gouverneront à sa place."
Intégral :
http://lafautearousseau.hautetfort.com/
08:50 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.