27/01/2019
Lu dans le journal
Nous faisons l'expérience d'être sans télé. Et pour l'instant elle ne manque pas parce que la lecture est privilégiée. J'ai aussi appris à écrire un texto, autrement dit envoyer un SMS avec un mini portable aux lettres microscopiques à cette occasion. Et à écouter les expériences de celui avec qui je vis, qui hier furent douloureuses parce que vendre des bouquins n'est pas facile quand le gros média vous ignore. Hier Patrick a même eu l'impression d'une mise au placard, le patron de la librairie voulant lui signifier qu'il ne voulait plus d'auteurs vendant leurs livres dans sa librairie. Au lieu de le lui dire de vive voix, il l'a placé dans un recoin durant toute la journée. Les gens ne le voyant pas, ceux qui ont découvert sa présence, de temps à autre lui ont acheté un livre. Je lui ai demandé pourquoi il n'avait pas rouspété :
— À cause de la situation précaire.
On pourrait lui faire une mauvaise réputation s'il se rebiffait, telle était l'explication de cette non "rebiffade" qui fait que l'on subit. Et la passivité peut faire monter par ailleurs l'agressivité, car s'empêcher de se défendre, se réprimer, accroît une douleur qui conduit tout droit à l'agressivité que l'on peut éventuellement faire sortir juste parce que à un moment donné elle déborde. Les nerfs lâchent en quelque sorte. C'est un processus classique pour tout un chacun à mon sens. Et non pas une justification du fait de craquer. Pour ne pas craquer quelque part il faut être pleinement conscient et réagir au bon moment, avec la personne appropriée, celle qui vous cause du tort.
Du coup, à un moment donné en début de soirée, il a dit un truc désagréable à mon encontre, comme pour se défouler, sous prétexte que je ne retrouvais pas un des livres que je lui avais empruntés. C'est aussi ça ne pas avoir la télé. Et au lieu de suivre le conseil "oui c'est vrai" du beau parisien, je me suis rebiffée : "non ce n'est pas vrai," ai-je clamé. Le fait est qu'il faut aussi savoir se rebiffer. Et non, je n'ai pas tendu l'autre joue.
Quelqu'un subit un bourreau toute une journée et s'essaie à cet exercice sur quelqu'un d'autre ensuite. Je n'étais pas d'accord et ai bien fait de le dire haut et fort car prise de conscience il y a eu de la part de "l'apprenti bourreau."
Dans le journal, la télé n'étant pas allumée je le lis plus souvent, je lisais que, dans un internat du secteur, des violences, qualifiées de légères par la justice, avaient été commises par les responsables de l'internat en question sur des internes. Il se trouve que c'était un internat catholique ; pour moi, les violences auraient pu parvenir de n'importe quelle autre obédience, aussi bien un lycée laïque, sur des élèves, qu'un établissement psychiatrique, sur des internés, et autres institutions encore, sur leurs résidents.
J'ai lu dans cet article qu'une victime s'est dite dégoûtée de Dieu. Dieu rendu responsable des malheurs est le comble du malheur !
Ce qui vient se rajouter à la douleur quand l'institution appartient à une obédience censée transmettre la foi, s'agissant d'un internat religieux, ou un gain de meilleure santé s'agissant d'un hôpital, psychiatrique ou pas, c'est une désillusion plus forte. Mais ne pas mêler Dieu à cela, c'est quand même mieux pour soi. Les dogmes pour part ne m'intéressent pas. La foi, si. Qui me fait penser que Dieu est amour. Quand il y a épreuve, si on le zappe, l'épreuve devient insurmontable. D'aucuns le trahissent, pour autant à nous de ne pas le trahir. Et pour ne pas m'abandonner en l'abandonnant : prier.
Ma prière du matin :
Notre Père, qui es au cieux,
Que Ton Nom soit sanctifié,
Que Ton Règne vienne,
Que Ta Volonté soit faite,
Sur la Terre, comme au Ciel,
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses,
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
Mais délivre-nous du mal,
Amen.
Et après cette prière apprise aux chrétiens par le Christ, je vais faire les exercices d'étirement du moine Shaolin (mis en ligne hier). Je suis chrétienne, et je pratique les étirements d'un moine shaolin, quelle aventure !
06:25 Publié dans Note, prière | Lien permanent | Commentaires (0)
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